mg par kilo - balado

Épisode 17 | Préparations commerciales pour nourrissons

Émilie Roy-St-Pierre Episode 17

Avec Josianne Delorme et Joëlle Longpré, nutritionnistes au CHU Sainte-Justine, nous allons:

  • définir les éléments de base à connaître sur les préparations commerciales pour nourrissons (PCN);
  • différencier les différents types de PCN (en vente libre et sous prescription) et identifier les éléments à tenir compte lors des ruptures d’approvisionnement; 
  • répondre à plusieurs questions fréquentes sur les PCN (quoi essayer en cas d'APLV, place des formules épaissies, quoi faire en cas de gastroentérite, ...).

Références:

Les invité(e)s et l'animatrice ne déclarent aucun conflit d'intérêt.

Captation et montage: Philippe Lacroix, spécialiste en audiovisuel
Idée originale, réalisation et animation: Émilie Roy-St-Pierre
Conseillère en communication: Pascale Chatagnier (depuis mai 2025) ; Katrine Louis-Seize (janvier 2024 à mai 2025)
Logo: Équipe des communications et du graphisme du CHU Sainte-Justine
Musique: Samuel Ross
Collègues, ami(e)s et famille, merci pour votre précieux soutien.

© mgparkilo 2025

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En collaboration avec le CHU Sainte-Justine, membre du Réseau mère-enfant de la francophonie.

Bienvenue à Milligrammes par kilo, un balado qui parle de médicaments en pédiatrie. L'information contenue dans ce balado ne remplace pas le jugement professionnel. Il s'agit d'un survol de divers sujets pour les professionnels de la santé ou pour toute personne intéressée. Bonne écoute! Salut tout le monde, ici Émilie Roy-St-Pierre, pharmacienne en pédiatrie générale et l'animatrice du balado Milligrammes par kilo. Aujourd'hui, je suis très excitée d'aborder les préparations commerciales pour nourrissons, aussi appelées les PCN, et on va garder cette appellation-là tout au long de l'épisode. Donc, on va parler des PCN avec deux nutritionnistes. Donc, je vais vous présenter. Moi, je m'appelle Josianne. Enchantée, Émilie. Enchantée. Je suis nutritionniste depuis 2020. J'ai fait ma maîtrise ici à Sainte-Justine. Je travaille en pédiatrie. J'ai toujours été nutritionniste en pédiatrie. Bonjour tout le monde. Moi, c'est Joëlle Longpré. Je suis nutritionniste depuis 2018. Et comme Josianne, j'ai toujours été à Sainte-Justine depuis. Parfait. Merci beaucoup à vous deux de prendre le temps avec moi aujourd'hui d'aborder ce sujet-là qui est très important. Je trouve qu'on en voit beaucoup dans les pharmacies communautaires, un gros mur. Puis là, c'est difficile de se retrouver. Donc, j'espère qu'au moins avec vous, avec notre épisode d'aujourd'hui, ça va donner des bonnes bases pour les professionnels de la santé. Puis même les parents aussi qui se retrouvent dans les étalages. Juste avant de commencer, je veux juste rappeler qu'on est affiliés à personne. Mais on va nommer les noms commerciaux des produits parce que ces produits-là, on les connaît vraiment mieux sous leurs noms commerciaux que le long nom qui les définit en sous-classes. Donc, juste vraiment pour que ce soit plus facile à comprendre, on va nommer les noms commerciaux. Mais sans être affiliés. On va tous les nommer. Pour partir le bal, Josianne, est-ce que tu veux nous parler des indications justement des PCN? Bien, dans le fond, on va d'entrée de jeu réitérer que l'allaitement reste toujours la recommandation numéro un pour les bébés. Là où les PCN vont vraiment être des alternatives intéressantes, ça va être dans les cas d'APLV. Donc, c'est des allergies à la protéine de lait de vache, qu'on va le nommer aussi tout au long du podcast sous l'appellation d'APLV. Ou si jamais l'allaitement est impossible pour une raison ou une autre, que ce soit une condition médicale, un choix personnel, peu importe. C'est là où est-ce qu'on va se tourner vers les PCN. Ensuite de ça, combien de temps on doit après ça utiliser ça? La Société canadienne de pédiatrie, Diététistes Canada et Santé Canada vont recommander de donner des préparations commerciales pour nourrissons enrichies en fer aux bébés qui ne sont pas nourris au lait maternel jusqu'à l'âge de 9 à 12 mois. Donc, on voulait vraiment mettre l'emphase sur le fait que l'allaitement reste vraiment le premier choix. Merci de le mentionner, c'est très important effectivement. Là, tu as mentionné APLV, mais souvent dans ma pratique ici, j'entends IPLV. Ce serait le terme Intolérance aux protéines de lait de vache. Pour désigner ce que je comprends être une APLV, ce sont des termes qui sont un peu confondus ou interchangés. Est-ce que tu peux me rappeler justement un peu la distinction entre les deux? Qu'est-ce qu'il faudrait théoriquement utiliser comme sémantique? La bonne sémantique à utiliser, c'est vraiment APLV. Tout ce qu'on a, nous, médicalement, qui va être classé comme IPLV, on va voir ça dans les dossiers médicaux, dans les diagnostics, ça réfère toujours aux APLV. Donc, c'est la sémantique qu'on devrait utiliser. Par contre, souvent, on va aussi entendre intolérance au lactose, qui peut aussi être mélangé. C'est vraiment mélangeant. On voulait rétablir tout de suite que les intolérances au lactose sont excessivement rares chez les nourrissons. Ça peut créer justement de la confusion pour les parents qui connaissent plus ces termes-là et qui pensent que leur bébé est intolérant au lactose. C'est quoi une intolérance au lactose? C'est quand on va avoir une carence enzymatique en lactase, qui est l'enzyme qui permet de digérer le lactose. Ça va être une médiation, qu'on va dire, non immunitaire. Puis, ça va généralement apparaître à la fin de l'enfance ou à l'âge adulte. Et c'est là où est-ce que, si vraiment, on a une intolérance au lactose, qu'on va réduire la consommation des vaches ou ajouter des agents hydrolysants. Ceci dit, les bébés naissent avec un certain niveau de lactase, à moins d'une maladie génétique ou quelque chose comme ça, mais c'est très, très, très rare. C'est pour ça qu'on dit que c'est excessivement rare chez les nourrissons, qu'il y ait vraiment une intolérance au lactose. Après, pour aller plus spécifiquement aux APLV, je vais laisser... Oui, l'APLV, le nom le dit, c'est vraiment une allergie. Donc, c'est une réaction qui est immunitaire. Dans la grande famille des allergies, il y a quand même plusieurs types. Je pense que tu l'as abordé dans un autre de tes... Oui, l'épisode 11, avec Philippe Bégin, cet allergologue-là qui a parlé, effectivement, des réactions IgE-médiées. Donc, vous allez avoir plus de détails dans l'épisode avec Dr Bégin. Il y a différents types d'allergies. Ici, on ne parle pas de l'allergie qui est induite avec les IgE. C'est vraiment plus rare chez les enfants avec une allergie à la protéine de lait. Ça, c'est les allergies plus de type anaphylaxie. Donc, c'est vraiment moins ça qu'on voit. Ce qu'on voit plus, c'est une réaction tardive, mais qui est quand même allergique, mais qui est non induite par les IgE. Puis, c'est plus des réactions au niveau digestif. Donc, au nom plus long, on peut dire que ça va être une proctocolite allergique ou une entéropathie induite par les protéines alimentaires. Concrètement, qu'est-ce qu'on voit? C'est souvent des saignements rectaux. Il peut y avoir du mucus dans les selles, des inconforts digestifs, aussi des diarrhées, parfois du reflux. Donc, la présentation est quand même large. Et c'est souvent ça qu'on va voir chez les bébés qui ont une APLV. Puis, j'imagine qu'ils vont avoir de la misère à prendre du poids au fil du temps? Oui. Ça va nous aiguiller un peu tous ces signes cliniques-là. Exactement. C'est vraiment un portrait global qu'il faut évaluer. Des fois, il y a des réactions plus mixtes, mais ça, c'est un petit peu plus complexe. Puis, on n'a pas besoin d'aborder ça aujourd'hui. Ok. J'imagine que c'est un spectre, encore une fois... ce n'est pas tout le temps avec toute cette présentation-là. Des fois, ça peut être juste un léger symptôme. Exact. À bas bruit. C'est toujours plus facile de reconnaître quand on a des réactions qui sont plus graves ou plus évidentes, comme le sang dans les selles ou des diarrhées vraiment importantes chez le bébé. Mais, en effet, c'est très variable. Le niveau de gravité peut être variable aussi. Puis, des fois, c'est aussi simple qu'un retard de poids. Parfait. Tout simple. Ça touche quand même plusieurs systèmes organiques, si je comprends bien. Oui. Parfait. Donc, si je résume, les APLV que vous voyez surtout, vous comme nutritionnistes en pédiatrie, c'est vraiment des APLV à médiation immunitaire tardive, qui sont non-induites par les immunoglobulines de type E, qui sont vraiment dans les cascades immunitaires de réactions allergiques. Puis, on utilise souvent le terme IPLV, mais dans le fond, on veut parler d'APLV. Exact. Ok. Puis, les intolérances au lactose, c'est des symptômes plus bénins, puis c'est rare chez les bébés. C'est vraiment plus à la fin de l'enfance ou à l'âge adulte. Mais on sait que c'est une identité qui existe, mais qu'il faut distinguer. Exact. Ok. Parfait. Maintenant, je rapporte notre attention sur les PCN. Est-ce que vous voulez un peu m'aider à toutes les différencier? Est-ce qu'il y en a une meilleure qu'une autre, par exemple? Ça, c'est une très bonne question à laquelle la réponse est assez simple. Il n'y en a pas une meilleure qu'une autre. Donc, les préparations commerciales pour nourrissons vendues au Canada sont, pour la très, très, très grande majorité, approuvées par Santé Canada et respectent une longue liste de critères de composition, de sécurité et d'étiquetage et qui répondent aux besoins des enfants. Ça, c'est autant les marques commerciales connues que toutes les marques génériques de toutes les compagnies qui existent sur la Terre. Oui. Si elles sont commercialisées au Canada, elles ont passé par ce processus-là. Exactement. Et c'est ça. Donc, n'importe laquelle qu'on prend va répondre aux besoins de notre bébé. Donc, il n'y a pas de mauvais choix. C'est rassurant. Exact. Je ferais juste peut-être un aparté de faire attention à tout ce qui est vendu dans les magasins de produits de santé naturels où est-ce que la réglementation n'est pas la même. Fait qu'à ce moment-là, c'est différent. Oui, il peut y avoir des exceptions. Ok. Ça se trouve sous trois formes. Donc, il y a les prêts-à-boire. Le nom le dit, c'est directement prêt. On l'ouvre, on le chauffe et c'est déjà prêt. Il y a ceux en liquide concentré qu'il faut rediluer avec de l'eau et il y a ceux en poudre. Et la plus grande variété de produits, on va vraiment les trouver dans les PCN en poudre. Il y a quand même une bonne différence de prix. Donc, le prêt-à-boire, comme il est plus pratico-pratique, il est quand même plus cher. On parle de des fois deux fois plus cher que les autres versions en liquide concentré ou en poudre. Donc, ça, c'est quand même important de le mentionner. Définitivement. Sinon, pas mal toutes les préparations commerciales ont une densité calorique qui est la même, qui est équivalente à celle du lait maternel, plus ou moins. Et pour préparer la recette, c'est vraiment important de se fier à la recette qui est écrite sur la boîte ou l'emballage de notre produit parce que ça peut varier d'une préparation à l'autre et utiliser la mesurette, la petite cuillère qu'on trouve dans la boîte spécifique à la boîte et pas prendre une autre cuillère parce que ça pourrait changer la densité calorique finale. Puis sinon, pour ce qui est de la composition, il y a vraiment plusieurs types de PCN. Je te lance la balle. Oui, dans le fond, on va retrouver, je vous dirais, trois grandes catégories. La première catégorie qui va être toutes les PCN qu'on va dire régulières. Elles vont être à base de lait de vache, avec du lactose généralement aussi. Puis on sait que c'est celles qu'on va retrouver en vente libre dans les pharmacies, les magasins de grande surface, etc. Les différences sont quand même minimes entre les marques, comme on disait plus tôt. Dès qu'on est dans quelque chose qui est commercialisé en pharmacie, dans des magasins de grande surface, généralement, peu importe même si c'est les marques maisons ou les grandes marques, ça s'équilibre. Ok, parfait. Ensuite de ça, c'est sûr qu'on va voir, même on peut voir parfois dans une même marque, il peut y avoir des allégations sur les différentes boîtes de PCN, les boîtes de poudre ou même les liquides concentrés. Donc là, on peut voir certaines différences en lien avec ça. Puis sinon, l'autre différence au niveau composition, ça va être dans les protéines. Il y en a certaines qui vont avoir plus de lactosérum, qui est un type de protéines qu'on retrouve dans lait de vache qui vont se digérer plus rapidement. Mais de façon générale, ça va être un ratio de lactosérum/caséine. C'est ce ratio-là qui peut l'être. Dans le fond, si je comprends bien, c'est le lactosérum qui se digère mieux. Je ferais un petit astérisque sur« ça se digère mieux », ça se digère plus rapidement. Plus rapidement. C'est pas nécessairement mieux. Puis pour la très grande majorité des bébés, ça fait pas de différence de tolérance. Mais ça passe plus vite. Le lait maternel, c'est quoi son ratio environ de lactosérum-caséine? C'est à peu près 70 % lactosérum, 30 % caséine. Mais je fais aussi attention à ces comparaisons-là parce que c'est des protéines humaines et pas des protéines de lait de vache. Je comprends. Donc la tolérance, elle se traduit pas aussi facilement. Parfait. Merci de le souligner. Puis après ça, on va avoir aussi, dans la grande famille des PCN régulières, toutes celles qui sont sans lactose ou à teneur réduite en lactose,

qui sont beaucoup commercialisées pour :

« ça va aider la digestion », tout ça. Comme on voyait plus tôt, l'intolérance au lactose est très, très rare chez les nourrissons. À ce moment-là, c'est plus une commercialisation plutôt qu'une PCN pour laquelle on a vraiment une indication à aller vers ça. Familles régulières, après ça, on va avoir la famille de PCN à base de soya où est-ce qu'elles sont en vente libre aussi. Ça peut être utilisé parfois en première ligne quand on suspecte une allergie à la protéine de lait de vache. On peut se tourner vers ces produits-là ou parfois aussi pour des raisons personnelles, des familles qui sont végétaliennes, qui ne veulent pas aller vers le lait de vache. Puis, on va avoir celles qui sont thérapeutiques, donc qui sont sous prescription. Et là, on va trouver toutes les PCN hypoallergènes qui vont être fortement hydrolysées ou 100 % à base d'acides aminés. Les PCN aussi pour prématurés. Donc, ça va aller dans cette catégorie-là. Je voulais aussi faire du pouce sur ce qu'on parlait. On a parlé d'APLV, des symptômes, tout ça. Puis, souvent, c'est un diagnostic qui est quand même facile à poser. Je ne sais pas si tu seras d'accord avec moi, mais il faut faire attention. Dès qu'un bébé est un petit peu inconfortable, de dire que c'est une allergie à la protéine de lait de vache, il faut le changer de préparation commerciale. Surtout, des fois, on a des bébés qui sont allaités, qui reçoivent du lait maternel, puis ce n'est pas tout le temps nécessairement ça. Je pense que les prématurés, parfois, ils peuvent avoir des inconforts qui peuvent être... Des fois, ils ont le droit. Un bébé a le droit de régurgiter, il a le droit d'être inconfortable. Mais oui, il faut faire attention d'être vraiment certain qu'on a essayé aussi peut-être autre chose avant ou d'autres stratégies pour être sûr que c'est ça. Parce que ça crée, après ça, des ruptures de stock dans ces PCN-là. Puis là, vous, vous vous retrouvez comme pharmaciens avec des familles qui, eux, s'ils en ont vraiment besoin, si c'est vraiment ça, son bébé a vraiment une APLV, puis on n'en a plus parce que...– Merci de souligner, Josianne, de ne pas tomber trop dans l'hypervigilance, la surmobilisation et tout. Je trouve ça intéressant que tu le mentionnes, merci.– Oui, tout à fait.– Ces PCN-là, ça goûte quoi environ? Est-ce que vous le savez? Avez-vous déjà goûté?– J'ai déjà goûté. C'est sûr que je n'ai pas les papilles gustatives d'un bébé. Mais je peux dire que ce n'est vraiment pas très attrayant ni intéressant. Ça, c'est quelque chose qu'on mentionne aux parents aussi quand ils vont vers les formules hypoallergènes qui sont hydrolysées. Je vais revenir juste après. Mais souvent, les parents ont l'impression qu'elles sont « passées date », qu'elles ne sont plus bonnes parce que ça sent vraiment mauvais. C'est normal. C'est vraiment le goût de la protéine qu'on a découpé. Si je peux continuer dans cette lancée-là, une protéine, je la compare un peu à un collier de perles avec plein, plein, plein de perles. C'est nos enzymes digestives qui vont les découper pour en faire des petites perles individuelles qu'on est capable d'absorber comme ça. Quand on est allergique, on reconnaît un segment de perles d'une longueur variable. Mais pour la rendre hypoallergène, on vient la pré-découper d'avance. On fait des petits segments de 3 à 5 perles ou quand on est sous acides aminés complètement, c'est des perles libres. On vient faire le travail un peu que le bébé ferait. Ça l'empêche de réagir à un segment spécifique. Ça change beaucoup le goût parce que c'est des toutes petites protéines. On n'est pas habitué de manger ça. Nous, on mange souvent des longues chaînes de perles. Et c'est ça qui fait que ça goûte différent. Mais c'est vraiment ça qui fait que c'est le traitement pour un enfant allergique. Avez-vous des trucs pour cacher le goût si jamais un parent est désespéré? En fait, si l'enfant est relativement jeune, je dirais en bas de 2-3 mois, la transition se fait quand même bien le plus souvent. C'est sûr que c'est de continuer à essayer. Au début, ça va être difficile et éventuellement, l'enfant va s'adapter. Quand ce sont des enfants qui sont plus âgés, c'est là que ça devient un peu plus dur aussi. Je ne sais pas si tu as des trucs. Moi, j'ai pas grand-chose qui me vient. C'est souvent un casse-tête lorsqu'on est présenté à ces situations-là. C'est très individualisé. Je trouverais ça difficile. On a des trucs en tête, mais je trouverais ça difficile de les lancer parce que souvent, on va beaucoup y aller cas par cas. Généralement aussi, parfois, quand on parle de transition vers une PCN hydrolysée, c'est pas nécessairement pour toujours. Des fois, ça peut être transitoire. Des fois, ça va perdurer aussi. C'est sûr que quand on a des bébés qui sont plus vieux que là, vraiment, si on détecte des allergies, c'est plus complexe. Comme Joëlle disait, c'est du cas par cas. Ok, c'est bon. Je retiens ça Moi, je dis toujours aux familles que je rencontre, nous, on trouve que c'est absolument... Ça pue, ça n'a pas l'air de goûter bon, mais ton bébé, il n'a jamais mangé de fraises. Exactement! Il n'a pas de référence au niveau gustatif. Pour lui, c'est ça que ça goute, et... C'est ça. Exact. Et je dirais quand même de faire attention à tout ce qu'on peut faire. Si on peut ajouter du sucre ou de la vanille, c'est des choses qu'on entend. Premièrement, la vanille, souvent, c'est faite à base d'alcool. Donc on n'a pas envie d'en donner au bébé. Il faut faire attention, ça ne camoufle pas nécessairement 100 % le goût. Je n'ai pas non plus envie de donner une PCN qui est sucrée pendant tous les premiers mois de vie de l'enfant. Si jamais le bébé a de la misère à boire, on veut aussi être sûr qu'il n'y ait pas une autre cause qu'on masquerait en lui donnant quelque chose de plus sucré. On ne veut pas créer une accoutumance à ça. Exactement. On ne veut pas le forcer non plus à boire. C'est une situation « touchy ». Quand les parents sont dans cette situation-là, ils sont rendus avec des nutritionnistes, on espère. Oui, on l'espère vraiment. Je reviens... tantôt, tu as mentionné les allégations thérapeutiques, Josianne, des PCN. Des fois, on voit avec des oméga-3, des probiotiques, des oligosaccharides. Qu'est-ce que les professionnels de la santé et les parents devraient savoir à ce sujet-là? De toutes ces belles marques-là? De façon très simple, je dirais que c'est surtout du marketing. On se rappelle ce que j'ai dit plus tôt. Toutes les préparations vendues à Santé Canada sont approuvées par Santé Canada et répondent aux besoins de l'enfant. Donc, ce sont des petits ajouts qu'on fait. Les compagnies ont fait des études pour montrer qu'il y avait un petit impact, mais on n'est pas encore certains de l'impact à long terme. Donc ce n'est pas nécessaire, ce n'est pas obligatoire. Ça coûte souvent plus cher. Ce sont des compagnies qui ont fait leurs propres études. Exact. Tout à fait. C'est ça. C'est vraiment surtout du marketing et des façons de se différencier des autres compagnies. Ce n'est pas faux en soi, mais ce n'est pas obligatoire, certainement pas. Donc ce que je retiens, c'est que c'est du marketing. Ça peut être fait pour le confort digestif ou quoi que ce soit, mais au final ils répondent à tous les standards. Exact. Nos formules justement qui sont marketées pour le confort digestif, chaque marque en a au moins une qui dit « plus doux pour le bedon », etc. Comme Josianne a mentionné, les inconforts chez un bébé, le fait de régurgiter un peu, d'avoir des coliques, ça fait partie des inconforts normaux. Son système digestif n'est pas complètement mature. Ce n'est pas quelque chose qui m'inquiète beaucoup si le bébé est globalement confortable, s'il arrive à dormir, s'il grandit bien. Ce n'est pas nécessaire d'aller vers ces formules-là. Ce n'est pas contre-indiqué ou mauvais non plus d'y aller, mais ce n'est certainement pas nécessaire. On va aussi trouver beaucoup d'allégations en termes probiotiques, justement, comme tu disais, les ARA, ADH, oméga-3, etc., qu'ils vont mettre enrichis en ça. Puis moi, je vais même aller plus loin que de se différencier d'une marque à l'autre. Dans une même marque, il peut y avoir la version régulière et la version Plus, avec plein d'allégations dessus, ou qui va se vendre plus cher. Et comme Joëlle le disait, ce n'est pas faux en soi. Ce sont des allégations. Oui, c'est vrai que si on a ajouté des probiotiques, ça va aider au développement de la flore intestinale, etc. Mais c'est juste que ce n'est pas nécessaire. Souvent, on pourrait aller avec celle de base et ça convient absolument. J'imagine que le marketing a tellement bien marché, parce que comme parent, le système sur lequel t'impactes, c'est le système digestif. Il fait dodo, il pleure, il mange. Et toi, t'as l'impression de faire une intervention plus en ajoutant des probiotiques et tout. Ça marche. Ils ont réussi. Oui, c'est vrai. Tu as vraiment envie de faire le mieux pour ton enfant, et pourquoi pas aller vers la formule qui a tout en extra. Mais ce n'est vraiment pas nécessaire. Et ça ne vous garantit pas que l'enfant va être... Et ça coûte vraiment plus cher. Exact. Des fois, c'est... moi, j'avais déjà vu une famille qui m'avait dit justement, « nous, on a été à la pharmacie et on a acheté la plus chère, parce qu'on s'est dit que ça devait être la meilleure. » C'est comme quand tu vas à la SAQ, je veux ta bouteille de vin la plus chère. Exactement. Ce n'est pas tout le temps meilleur. Là, justement, dans tous ces beaux produits-là, il y a étape 1, étape 2, étape 3. À quel âge on change entre les étapes? Est-ce qu'on se fie vraiment aux étiquettes? Comment on fait? En fait, l'étape 1 va souvent être étiquetée 0-6 mois. Mais elle peut tout à fait convenir... On disait que par les recommandations, c'est d'avoir soit du lait maternel ou une PCN jusqu'à 9 à 12 mois. On peut garder l'étape 1 jusqu'à 9 à 12 mois sans problème. Après, pourquoi ils font des étapes 2-3? De 1, c'est sûr qu'il y a une partie fidélisation du client. C'est certain que ça rentre en ligne de compte de garder un parent qui va continuer à s'approvisionner en PCN. Ou même, des fois, il y en a qui font le relais si la maman a allaité jusqu'à 12 mois, puis ils vont faire le relais sur une PCN jusqu'à 18 mois, parce que les étapes 3 se rendent jusqu'à 36 mois. 36 mois. Trois ans. On garde le client vraiment longtemps. Exact. Alors qu'on pourrait avoir fait la transition sur du lait de vache. À partir de 9 mois, on peut décider de faire cette transition-là. Donc, si on a 9 mois et plus, en fait, cette préparation-là de transition n'est pas nécessaire. Un peu comme les allégations, ce n'est pas proscrit, c'est une option, mais ce n'est pas nécessaire. On pourrait faire la transition sur du lait de vache à moins qu'on ait un enfant qui a une grosse sélectivité alimentaire, qui ne mange presque rien. Là où est-ce qu'on peut avoir des avantages vraiment de garder la PCN pour les micronutriments, mais de façon générale, si on a un enfant qui mange bien, une bonne variété, on n'a pas d'avantages nutritionnels à conserver la PCN aux étapes 2, 3, à plus que 9 à 12 mois. Puis l'autre astérisque, qui est à penser avec ces étapes-là, c'est que souvent, on va avoir une mère qui va être étape 1, une mère qui va être étape 2, puis ils ont la même façade, c'est juste la couleur qui change des fois, ou le petit chiffre en bas. Il faut faire attention parce que si on a un bébé de 3 mois, l'étape 2 n'est pas une substitution adéquate pour notre bébé si l'étape 1 est en rupture de stock, par exemple. Fait qu'on va être mieux de changer de marque puis de prendre une autre étape 1 que de dire, je vais prendre une étape 2 de la même marque pour mon bébé. C'est vraiment juste parce qu'il contient trop de calcium. Les besoins en calcium, après 6 mois, on va avoir des formules en fait qui en contiennent plus. Mais ce n'est pas adéquat pour les bébés en bas de 6 mois. Mais l'inverse n'est pas faux. Fait que de garder celle étape 1 n'est pas... C'est ça que j'allais dire. En quelques mots, comment ça fonctionne le remboursement de ces PCN? Est-ce que c'est couvert par la RAMQ? Il y en a certaines qui vont être couvertes par la RAMQ ou par les assurances privées. Tout dépendant, on a des assurances privées, c'est un processus autre. Mais, les pharmaciens vont connaître les fameux codes VA. Et c'est seulement pour nos formules thérapeutiques. Donc, les enfants allergiques ou les enfants prématurés par exemple. Mais tous ceux qui sont régulières, donc pour la très grande majorité de la population qui prennent des PCN, ce n'est pas remboursé. C'est en vente libre, c'est considéré un peu un choix de la famille, dans le sens qu'on ne subventionne pas l'alimentation des bébés qui n'ont pas de besoin particulier. Donc celles qui sont dans les allées de la pharmacie en vente libre, celles-ci ne sont pas remboursées, mais si c'est sous prescription, donc en arrière du comptoir, qu'il y a justement une indication thérapeutique et il y a eu un formulaire de patient d'exception ou il y a le code en fait, le code RAMQ pour le remboursement, là, ça va pouvoir être remboursé. À certaines exceptions, on peut trouver des PCN qui sont remboursées, qui vont être disponibles en vente libre. On va penser, on en parlera plus tard, mais des fois, on va en trouver. La majorité, non, de façon générale, on n'en a pas, mais parfois, oui. Ça se peut que des parents qui ont une PCN qui est remboursée par la RAMQ, ils disent « Mon Dieu, elle est là, elle est sur les tablettes », mais à ce moment-là, quelqu'un qui n'aurait pas de prescription parce que son enfant n'a pas d'indication médicale à recevoir ça, devrait assumer les frais. Parfait, c'est bon. Au niveau du remboursement, il y a une condition où est-ce qu'on rembourse partiellement les préparations commerciales, c'est les personnes qui sont bénéficiaires de l'aide sociale qui ont accès à un remboursement partiel, mais c'est seulement les liquides concentrés. Donc ça, c'est quand même important à savoir parce que s'ils prennent une formule en poudre, ça ne sera pas remboursé par l'aide sociale, c'est partiel comme remboursement, donc c'est vraiment les liquides concentrés lorsqu'on est bénéficiaire de l'aide sociale. Et là, pour les pharmaciens communautaires, tant qu'à être dans la pharmacie fictive dans les allées, comment vous faites pour gérer une rupture d'approvisionnement prolongée? Oui, il n'y a pas une marche à suivre très simple. Il y a plusieurs petites choses à réfléchir. Si on a un bébé qui prend une PCN en vente libre régulière, la première chose à voir, c'est si l'enfant a plus de six mois, on peut passer à l'étape 2 du même produit qui souvent va être une transition qui se fait super facilement pour bébé. Donc ça, si on a un bébé au-dessus de six mois, on switch à l'étape 2 si elle est disponible. Sinon, on peut toujours changer de format de produit. Donc, si on était à une formule prête à l'emploi, on peut certainement aller vers une formule en poudre ou une formule en liquide concentré. Sinon, on va dans la même catégorie de produit, mais vers une autre marque. Donc, par exemple, avec tous les standards Enfamil, A+, Bon Départ ou Similac de ce monde, on peut faire le changement d'une à l'autre si notre bébé prend une formule régulière plus standard. Ou si on a une formule à base de soya, il y a d'autres formules à base de soya qui sont disponibles. Donc, on peut changer de marque. Ce n'est pas un problème en soi de changer de marque. Des fois, chez nos plus vieux, il y a peut-être un petit changement de vie, mais la très grande majorité des enfants ne s'en rendent pas compte. Donc ça, c'est la première chose à penser. On ne veut juste pas, mettons, quelqu'un qui change de marque à toutes les semaines. On a une rupture, on doit changer, on n'a pas le choix. Ça marche, mais quelqu'un qui irait selon les spéciaux du moment et qui change à chaque semaine. Là, on va essayer quand même d'avoir une certaine stabilité. Mais oui, absolument, ça va être notre première ligne. Après, pour tout ce qui est préparation thérapeutique, là, on va nommer des noms de marques, mais juste pour essayer d'indiquer qu'est-ce qui serait équivalent. Donc, on va retrouver le Alimentum qui va être un équivalent au Nutramigen, Nutramigen LGG également. Puis, il y a une nouvelle PCN qui est couverte maintenant qui s'appelle le Modilac Expert Riz qui rentrerait dans cette grande famille-là. En termes de composition, ça serait leur équivalent. Il faut faire attention, par contre, parce que de façon générale, le bébé ne s'en rendra pas vraiment compte, comme je l'avais dit, mais il y a certains cas où là, oui, ça peut influencer. Donc, il faut faire attention pour ça. Ensuite, le Puramino va être un équivalent au Neocate et l'EnfaCare va être un équivalent au NeoSure. Donc, en termes de composition, EnfaCare, NeoSure qui sont préma, les PCN préma, le Puramino, le Neocate qui sont celles à base d'acides aminés et la longue chaîne que j'ai nommée au début, donc Alimentum, le Nutramigen, le Modilac, qui vont être celles hydrolysées. Mais ce n'est pas acides aminés. Donc, voilà. En termes, c'est plus, normalement, s'il y a une nutritionniste, souvent c'est ça l'enjeu dans les pharmacies, ils sont comme « je n'en ai pas de nutritionniste ». Oui, c'est ça. Ou peut-être voir en arrière de vous, je ne sais pas. Ou sinon, peut-être voir avec le médecin traitant, mais juste de garder en tête que oui, ça se peut. On en a des bébés qui tolèrent le Neocate et qui ne tolèrent pas le Puramino. Et c'est censé être deux équivalents en termes de composition, mais ça se peut. De façon générale, je dirais qu'il faut prendre la chance d'essayer, surtout quand on est dans une rupture de stock, pour voir si on a l'équivalent qui est disponible, mais ce n'est pas quelque chose qui est impossible. À garder en tête. Merci beaucoup pour tous les équivalents. Je retiens quand même que quand on a l'opportunité de contacter la nutritionniste dans ce contexte-là de rupture, d'approvisionnement prolongé, on y va, parce qu'il y a plein d'enjeux particuliers à prendre en compte. Exact. Et si on a un cas un peu particulier, un bébé qui a des besoins particuliers, on contacte le professionnel de la santé. Et encore là, on parlait que selon la PCN, la recette peut changer. Il faut suivre vraiment ce qui est sur la boîte, mais un bébé qui aurait, par exemple, du lait enrichi, bien, c'est encore plus important. Parce que là, si on passe, mettons, d'une catégorie à l'autre, ou peu importe, on doit faire un changement, la recette va changer aussi. Il faut s'assurer de ne pas juste dire à la mère, « fais la même recette, mais on te donne celle-là. » C'est bon, parfait. Merci. Je vous amène peut-être vers des cas un peu plus pratiques. Ce serait quoi, justement, les PCN à utiliser dans le cas d'un patient qui présente des nouveaux symptômes d'APLV? Par exemple, il serait allaité par le lait maternel, puis là, finalement, on voit les symptômes. Qu'est-ce qu'on fait dans le cas des symptômes légers, modérés, sévères? Première chose à faire, si un bébé est allaité, c'est de voir est-ce que maman veut continuer l'allaitement ou pas. Parce qu'il y a possibilité de continuer l'allaitement, même avec un APLV, puis souvent, ça va demander une diète que maman doit faire sans lactose... sans protéines de lait, pardon, qui est quand même exigeante, mais qui est réaliste. Donc, première chose à voir, on essaie de garder le lait maternel autant que possible. Si jamais on passe vers des préparations commerciales pour nourrissons, en cas de symptômes légers, si on parle de reflux, de régurgitation, la première chose à faire, c'est vraiment de voir est-ce qu'on considère une APLV ou est-ce qu'on est, encore une fois, un peu trop rapide sur la gâchette du diagnostic. Si c'est vraiment une APLV, on va vers les formules hypoallergènes que je dirais de première ligne qui sont hydrolysées, donc fortement hydrolysées, mais pas en acides aminés libres, donc pas nos petites perles. C'est des segments de 3 à 5 perles. Donc, on va essayer ça, puis souvent, on va voir une résolution des symptômes si c'est vraiment la cause d'APLV. Si les symptômes sont plus sévères, donc vomissements en jet ou du sang dans les selles, ou si les symptômes ne se résolvent pas complètement avec nos formules fortement hydrolysées, c'est là qu'on va passer à des formules 100% acides aminés. Si l'enfant est hospitalisé aussi pour cette condition-là, on va souvent passer à une formule d'acides aminés à 100% en première ligne pour essayer de résoudre les symptômes. Puis rendu là, les symptômes sévères, il est vu par plusieurs médecins, des spécialistes, puis ça fait partie, l'APLV fait partie d'un large diagnostic différentiel. Ils vont chercher plein d'autres choses, plein d'autres causes organiques à travers. Tout à fait. Donc le chemin standard, c'est nos formules fortement hydrolysées en première ligne, et si ça, ça ne fonctionne pas, et qu'on croit vraiment que c'est une APLV, donc que c'est le bon diagnostic, on va vers nos formules à 100% acides aminés. Si, mettons, notre maman décide, parce que c'est vrai, c'est un bon point, on n'en a pas parlé tantôt, si on parlait de faire attention, on ne veut pas arrêter l'allaitement pour rien, mais c'est vrai que quand on suspectait souvent la première chose qu'on va essayer chez le maman qui veut maintenir son allaitement, c'est