mg par kilo - balado

Spécial | Le goût des médicaments

Avec Dre Marie-Frédérique Paré et Dr Samuel Sassine, résidents en pédiatrie au CHU Sainte-Justine, nous vous offrons un épisode spécial afin de: 

  • faire découvrir le goût des médicaments fréquemment prescrits, tout en résumant de façon non exhaustive le spectre d’activité des antibiotiques goûtés; 
  • discuter des enjeux entourant la haute prévalence d’une mention d’allergie à la pénicilline au dossier; 
  • soulever l’importance de prendre en compte la forme pharmaceutique des médicaments lors de leur prescription. 

Références:

Les invité(e)s et l'animatrice ne déclarent aucun conflit d'intérêt.

Idée originale, réalisation et animation: Émilie Roy-St-Pierre
Captation et montage: Antoine Palardy (depuis octobre 2025) et Philippe Lacroix (janvier 2024 à octobre 2025), spécialistes en audiovisuel
Conseillère en communication: Pascale Chatagnier (depuis mai 2025) ; Katrine Louis-Seize (janvier 2024 à mai 2025)
Logo: Équipe des communications et du graphisme du CHU Sainte-Justine
Musique: Samuel Ross
Collègues, ami(e)s et famille, merci pour votre précieux soutien.

© mgparkilo 2025

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En collaboration avec le CHU Sainte-Justine, membre du Réseau mère-enfant de la francophonie.

Bienvenue à Milligrammes par kilo, un balado qui parle de médicaments en pédiatrie. L'information contenue dans ce balado ne remplace pas le jugement professionnel. Il s'agit d'un survol de divers sujets pour les professionnels de la santé ou pour toute personne intéressée. Bonne écoute! Salut tout le monde! Émilie Roy-St-Pierre, pharmacienne en pédiatrie générale et l'animatrice du balado Milligrammes par kilo. Aujourd'hui, j'ai un épisode spécial pour vous. Je vais mettre un peu plus mon chapeau de pharmacienne versus celle d'animatrice. Mais quand même, j'ai deux résidents en médecine qui font leur résidence en pédiatrie ici à Sainte-Justine. Puis avec eux, on va, « on » exclut la personne qui parle, allons déguster des médicaments que vous, en fait, vous prescrivez au quotidien, que vous voyez souvent. Puis je pense que c'est important au final que vous sachiez qu'est-ce que ça goûte, qu'est-ce que vous prescrivez. J'en ai presque une dizaine, donc on va pouvoir s'amuser à travers ça. Il y a des antibiotiques, il y a d'autres types de médicaments. Ah là là... Donc ça va être un peu à la style vin et fromage. Vous allez avoir des cuillères, j'ai plein de médicaments. Vous allez mettre une petite goutte dessus, puis à go, vous allez pouvoir goûter en même temps. On va pouvoir voir vos expressions faciales. Donc c'est vraiment un épisode que je vous encourage, en fait, à aller écouter sur YouTube ou sur Facebook pour voir les beaux visages de Samuel et Marie-Frédérique. Voilà. Est-ce qu'il y a quelqu'un qui a des allergies à des médicaments? Non, pas que je le sache, on va l'apprendre là, sinon. C'est ça, à la dure. C'est code bleu ici au studio! Parfait. Donc sans plus attendre, je vais commencer avec le premier. Premier service de notre table d'hôtes. Donc c'est un antibiotique qui est vraiment prescrit énormément chez notre patientèle. Ça couvre super bien les streptocoques groupes A, B, C et G. En fait, c'est l'agent préconisé pour le streptocoque pneumoniae, donc le pneumocoque. Ça couvre notre entérocoque faecalis, les anaérobes du haut du diaphragme, mais ça ne couvre pas le Staph aureus. Avez-vous une idée un peu c'est quoi? Je pense que oui. Avec tous ces indices? L'amoxicilline. Oui, l'amoxicilline. Donc voilà, je vais vous le faire goûter. Ça, c'est un antibiotique qu'on prescrit tous les jours, quasiment. Oui, exactement. Vous allez pouvoir utiliser tout le temps la même cuillère, si ça vous va. Il doit être bon celui-là, franchement. Tu vas voir. Parce qu'au nombre de patients qui en prennent, ça doit être bon. J'espère, parce que... cheers. Il est comme blanc, laiteux un peu. Oui, exactement. Ça, ça va. Ça goûte les petits fruits. C'est un peu parfumé. C'est meilleur que dans mes souvenirs. Quand j'étais jeune, c'était à la banane. Il existe encore, celui à la banane. Donc il y a plusieurs goûts. Ça me fait penser, cet antibiotique-là, souvent on dit qu'on va donner la haute dose. Savez-vous pourquoi on parle d'une haute dose versus une dose régulière? Pour venir couvrir notre pneumocoque, pour être sûr. Exactement. Cette bactérie-là, un de ses mécanismes de résistance, c'est pas par exemple faire des enzymes. Elle, elle mute ses protéines de liaison à la pénicilline. Donc dans ce contexte-là, pour surpasser ce mécanisme de résistance-là, on donne une haute dose et on est capable de rester efficace contre le pneumocoque. C'est pour ça que c'est un antibiotique qui est super important dans la population. Puis il y a un gros fléau actuel d'allergies, en tout cas des enfants qui sont étiquetés allergiques à l'amoxicilline quand ce n'est pas vrai. C'est un super bon antibiotique qui est super efficace, comme tu le dis, à la dose ajustée à la hausse pour le pneumocoque. On l'utilise tellement chez nos enfants, en otite, en pneumonie, etc. Mais il n'y a pas une journée à l'urgence qu'il n'y a pas un parent qui nous dise que son enfant est allergique parce qu'il a fait un rash des années avant l'antibiotique. Veux-tu qu'on en parle un petit peu? On peut prendre le temps d'en parler. Des allergies, il y a beaucoup de gens qui sont étiquetés parfois à tort à la pénicilline. Peux-tu nous en parler un peu, Sam? En fait, il y a beaucoup de parents, par bonne intention, qui vont associer par exemple un rash qui peut se développer quelques jours après le début de la prise de l'antibiotique à peut-être une réaction secondaire au médicament. Je veux dire, c'est important de consulter quand il y a ce genre de manifestation-là. Mais dans la plupart du temps, c'est pas l'antibiotique nécessairement qui fait ça. C'est peut-être un virus ou autre chose. Mais c'est important, en fait, nous, comme soignants, quand on vient à prescrire un antibiotique, qu'une famille nous dit qu'elle a une allergie, de creuser un peu plus, pour dire quels étaient vraiment les symptômes à ce moment-là. Puis si ça s'apparente peut-être à autre chose, pas nécessairement à une réaction allergique de type 1, IgE-médiée comme une anaphylaxie, bien on peut se permettre, dans la salle d'urgence, dans notre bureau, de faire un challenge, justement, pour voir si l'enfant est vraiment allergique. Parce que dans la grande majorité du temps, je pense plus que 90 % des allergies, c'est pas des allergies, en fait. Oui, puis souvent, même, ça se résorbe dans le temps. S'il y a un enfant qui avait fait une réaction, bien peut-être plus vieux, il ne sera pas allergique en plus. Puis c'est quoi les conséquences des allergies à la pénicilline qui sont mal étiquetées? Bien, c'est de donner des antibiotiques qui sont pas appropriés, comme... Des antibiotiques à plus large spectre qu'on donnerait pas habituellement, fait qu'on pourrait augmenter en long terme les résistances aux antibiotiques, des choses comme ça. Puis notre pénicilline, bien, elle est très efficace, comme on parlait, pour le pneumocoque et tout, donc on se prive d'un excellent antibiotique pour en donner un autre. C'est ça. Donc, toutes ces conséquences-là pour des rash, comme Samuel qui disait, qui des fois, oui, plusieurs des otites sont majoritairement virales, comme on sait, mais souvent, on les traite quand même, donc il pourrait y avoir un rash viral après, qu'on va confondre avec une allergie, donc on se passe de cet antibiotique-là pour un rash finalement qu'on ne sait pas tout à fait... Puis ça augmente le risque de résistance. Puis c'est ça, le Clavulin, bien là, tu en as parlé, mais ça va quand même le couvrir, mais c'est quand même pas le meilleur. Pas le meilleur, oui. Puis, comme tu dis, on a tellement élargi que là, on augmente notre risque d'effets secondaires. C'est ça. Vous, c'est quoi que vous faites, justement, à l'urgence? Vous avez le parent, il décrit qu'il y a un enfant de, je ne sais pas, de 6 ans qui, là, il est étiqueté allergique à la pénicilline. Oui. Déjà, il n'y a pas de détails. Donc là, vous questionnez un peu pour en avoir. Je dirais que le cas de figure le plus fréquent, c'est mon enfant, il y a 2 ans, a pris le même antibiotique, 4 jours, 5 jours après le début de la prise, a commencé à avoir une irruption qui s'apparente un peu à une urticaire, donc des plaques un peu rouges ou des petites macules, un rash, en fait, qui pourrait s'apparenter à un rash viral. Donc là, l'antibiotique est soit arrêté, le médecin permute pour un autre, il y a peut-être une référence en allergie qui s'est perdue dans la nature, dans notre système de santé. Puis là, l'enfant est étiqueté allergique à l'amoxicilline. Donc c'est de voir c'est quoi les symptômes. Si on a un patient qui nous décrit, à la deuxième fois qu'il a commencé à prendre de l'amoxicilline, on a un angio-oedème, une difficulté respiratoire, il a dû venir à l'urgence, avoir un EpiPen, là, on est d'accord que le risque est plus élevé, mais ça, c'est une très petite fraction de patients qu'on voit. À ce moment-là, quand l'histoire est un petit peu à faible risque, on peut se permettre de faire un challenge à l'antibiotique. Donc, on donne vraiment le dixième de la dose, 10 % d'une dose, puis on observe l'enfant pendant 30 minutes pour voir s'il y a quoi que ce soit qui se développe. Puis s'il n'y a rien, on donne une dose complète ou proche d'une dose complète, puis on l'observe une heure après. Puis s'il ne se passe rien, que les signes vitaux sont beaux, que l'enfant se sent bien, qu'il n'y a pas de rash, qu'il n'y a pas de symptômes d'anaphylaxie au niveau respiratoire, digestif ou autre, bien on peut y aller de l'avant puis enlever complètement cette étiquette d'allergie. Donc, c'est ça, le faire sous supervision médical. Donc, un hôpital comme ici, c'est un super beau endroit justement pour faire ce challenge-là. Donc, je trouve ça bien, justement, tu l'as mentionné, c'est vraiment pour... on fait ce challenge-là pour les patients qui ont une réaction plus légère et qui ont probablement, hors de toute doute, pas eu une anaphylaxie, qui ont eu des petits symptômes légers. Puis il y a même aussi dans le temps, si c'est une histoire floue et qu'ils ne se rappellent pas trop c'était quoi la réaction, c'est aussi rassurant. Puis de savoir aussi est-ce qu'il y a eu des antécédents familiaux d'allergies à la pénicilline, mais que l'enfant, qu'il n'y en ait jamais eu. Après, il y a d'autres réactions qui peuvent exister, pas juste IgE-médiée de type 1, mais il y a d'autres réactions comme du Serum Sickness ou d'autres types de réactions. À ce moment-là, je pense que si on suspecte ce spectre-là, là, il faut vraiment le référer en allergologie parce qu'il y a des challenges plus prolongés, différents qui existent. Exact. Mais pour ce cas de figure-là précis, nous, comme pédiatres ou comme médecins de première ligne, c'est vraiment important de faire de la sensibilisation là-dessus. Donc si on peut, je reprends les messages clés sur l'amoxicilline. L'amox, c'est vraiment notre meilleur agent contre le pneumocoque. Vraiment, l'amox, haute dose. Si on passe au Clavulin, c'est vraiment juste pour élargir notre spectre. Côté allergie à la pénicilline, toujours bien questionner et documenter parce que si on a juste « pénicilline », pas de documentation, bien, c'est quand même moins utile pour un peu déjà préévaluer le niveau de risque. Donc, bien questionner l'histoire. Puis, le cas échéant, si on est dans un milieu, justement, avec surveillance médicale possible, procéder au test de provocation orale si l'enfant est à faible risque. Et sinon, garder en tête toujours aussi le rash viral qui est possible, que vous, comme médecins, que vous êtes capables un peu de différencier versus le reste. Parfait. Ça fait le tour pour moi. Est-ce que vous avez des choses à ajouter sur l'amox? Non, c'était parfait. Donc, on va continuer. On en a tellement parlé, donc, l'amoxicilline-clavulanate. Donc, le clavulanate, c'est un inhibiteur des bêta-lactamases. Donc, c'est vraiment des enzymes qui sont produites par les bactéries. Puis, cet enzyme-là va venir vraiment briser le cycle, le noyau bêta-lactame. Ça fait que c'est comme en chimie organique, je ne sais pas si vous vous rappelez de vos cours. C'est un peu loin, ouais... Le cycle du centre, dès qu'il est ouvert, bien, en fait, ça inactive complètement la molécule. Donc, l'aspect d'activité, un peu comme l'amoxicilline, on restaure quand même une certaine activité sur le Staph aureus sensible à la méthicilline. D'autres synonymes, on peut dire à l'oxacilline. En fait, on restaure une très, très bonne activité contre les pathogènes des voies respiratoires, comme les souches résistantes des Haemophilus influenzae ou de Moraxella cataralis. Après ça, on couvre encore nos anaérobes du haut du diaphragme. Puis, en fait, on a même une meilleure activité contre la bactérie Bactéroïdes fragilis qui est dans notre flore intestinale. Elle est là tout le temps, mais en même temps, si on a un bris ou un trauma, c'est sûr que ça peut quand même devenir pathogénique. Je vais vous servir... Là, je respecte mon père dans le goût, je pense, un peu, pour le Clavulin. Tu vas voir. On va voir. Donc ici, c'est plutôt blanc opaque. Moins de... L'autre était plus translucide. Ça a paru vraiment, selon les compagnies. Je suis étonné. C'est à gomme balloune, ça. C'est gomme balloune. Ça goûte un peu le popsicle. Popsicle? Je suis quand même satisfaite, je pensais pas. Tu es satisfaite? Je suis vraiment difficile, puis... ouais! C'est bon, ça. Super. Assez comparable à l'amoxicilline. Est-ce qu'il y a un arrière-goût ou pas vraiment? Non, c'est ça. J'ai pas d'arrière-goût. C'est pas quelque chose que j'aurais peur de... En fait, tout enfant peut aimer ou ne pas aimer quelque chose. C'est leur propre goût. C'est quelque chose que je donnerais pas comme un avis aux parents de faire attention au goût avant. Tout à fait. La formulation liquide, il y a plein de ratios. Je sais pas si vous vous faites appeler des fois par des pharmaciens ou quoi que ce soit ou des parents qui ne comprennent pas les ratios. Donc, juste parenthèse, c'est tout le temps en parts d'amoxicilline versus en parts de clavulanate. De 1, on prescrit tout le temps en composante d'amoxicilline, l'amoxicilline-clavulanate. Et de 2, si c'est écrit, par exemple, ratio 7 pour 1, c'est qu'il y a 7 parts d'amoxicilline pour 1 part de clavulanate. On n'a pas besoin de beaucoup de clavulanate pour venir éliminer nos bêta-lactamases. Donc là, selon les pays, il y a du 4 pour 1, 7 pour 1, 10 pour 1, 14 pour 1, etc. Mais ici, quand j'ai regardé dans notre base de données au Canada, c'était vraiment plus du 4 pour 1 que du 7 pour 1 que je voyais dans le liquide. Et majoritairement, on utilise le plus haut ratio possible, donc 7 pour 1, pour limiter les effets secondaires. Donc la diarrhée, notamment, est associée au clavulanate. Parce qu'il y a moins de clavulanate quand il y a 7 pour 1. Exactement. Parce qu'on veut notre amox... C'est pas moins efficace, c'est autant efficace d'avoir 4 pour 1 versus 7 pour 1. Oui, c'est vraiment juste plus un profil d'innocuité qui varie. OK. Je comprends. Donc c'est vraiment pour ça. Il faut quand même garder en tête que pour un enfant, 875 ou 1000 mg par dose, si on convertit ça en liquide, deux ou trois fois par jour. C'est un plus grand liquide... On a quand même notre comprimé qui est costaud, malheureusement, mais ça s'écrase vu qu'au final, on fait une préparation magistrale dans certains cas si tous les produits commerciaux sont en rupture de stock. Bref, il y a tout le temps ça à garder en tête aussi, la quantité de volume versus est-ce que j'arrondis vers un comprimé, une fraction de comprimé, un quart, une demie, pour essayer de limiter ça. Mais c'est souvent la préférence aussi du parent rendu là et de l'enfant comment on le sert. Je poursuis? Oui. On va rester dans les bêta-lactames, mais là on change de classe, on n'est plus dans les pénicillines, on va aller dans les céphalosporines. Je vais vous faire goûter une céphalosporine de première génération, qui est un très bon choix dans les infections de la peau, des tissus mous et ostéo-articulaires. C'est la céphalexine, où on a une très bonne activité contre le Staph aureus sensible à l'oxacilline. On garde aussi notre couverture anaérobique du haut du diaphragme. Et voilà. Les gens voient qu'il est super beau. Lui, il est très très rose. On peut l'analyser un peu. La robe. Comme le vin. Les reflets. C'est vraiment bon ça. T'aimes pas? Moi, je trouve que c'est très intense. Ça goûte le bonbon. Il y a un petit arrière-goût par contre. Ça goûte les bonbons à la cerise. Peut-être que je suis dans le champ, mais moi, c'est le feeling que ça me donne. Moi, ça me faisait penser à ça aussi. Un arrière-goût de quoi, Sam? Arrière-goût? Non, bien c'est juste... C'est comme piquant... Pas piquant, mais c'est comme surette. C'est sûr. Oui, ça goûte... bien, c'est ça, je trouve que ça goûte le bonbon. Comme le petit bonbon avec du... comme un Skittles surette. Ah, OK. Bien, il est très apprécié généralement. Oui, lui ça va bien. Moi, j'aime bien. Moi, j'aime bien. Donc, je vais changer de classe maintenant. Toujours des antibiotiques? Encore des antibiotiques. Vous en avez au moins 7, je pense. Donc là, on est rendu au quatrième. On va avoir un bon microbiote. Oui c'est ça. Nos bactéries vont pas être contentes. Donc, je passe à un macrolide qui a été très très prescrit l'été dernier, en automne 2024 également. C'est utilisé en infection des voies respiratoires supérieures et inférieures. Ça me fait penser notamment à la pneumonie atypique, comme les pneumonies à Mycoplasma pneumoniae, Legionella pneumophila. Je pratique beaucoup mon latin aujourd'hui. C'est ça. C'est un peu moins utile pour les streptocoques. Je pense qu'on avait quand même une couverture, mais il y a de plus en plus de résistance qui est documentée contre les macrolides. C'est pas un super choix. Il y a aussi une activité contre la coccobacille gram négatif Bortedella pertussis. La coqueluche. Exactement, la coqueluche, qu'on a quand même vu dans l'éclosion récemment. Puis on le voit aussi en combinaison avec l'amoxicilline et un inhibiteur des pompes à protons pour l'H. pylori, par exemple. Si les sensibilités sont connues. Parce qu'il y a quand même de la résistance, encore une fois, à notre clarithromycine. Donc je vais vous faire goûter. Je suis curieuse, c'est vrai qu'on l'a beaucoup prescrit cette année. Ouf... Déjà la texture. C'est un peu plus épais. Lui, il me... C'est blanc opaque. Un peu plus crémeux. Il me tente pas, lui. Il fait lait 3.25 ou crème 35%. Mais qu'il est resté un peu longtemps. Ah, ça, c'est vraiment dégueulasse. Vraiment. Tu trouves? Oui. Pourquoi? Je sais pas. On dirait que je viens de manger de la craie dans de l'eau. Ah ouais? Tu sens une texture? Oui, sablonneux. Oui, il y a la petite texture sablonneuse, mais c'est le goût de la menthe. C'est à la menthe? Je trouve que ça goûte la menthe. Corrige-moi si je... Mais, je sais qu'il y avait une compagnie qui faisait ça, mais c'est quand même curieux, parce que les enfants n'ont pas cette appréciation-là de la menthe. Ils aiment plus les trucs sucrés. On sert à Sainte-Justine, notre clarithro, c'est de la menthe? C'est un aveu, mais oui. On ne choisit pas. C'est les fournisseurs! Ça peut pas être un goût sucré? Ça serait le fun, mais oui. Dans quoi on peut mélanger ça? C'est ça que t'as prescrit tout l'automne! Oui, c'est ça! C'est ce que je prescris encore. Je me sens quand même mal. Effectivement. Quand on a de la misère, on peut donner tous les condiments du déjeuner. Les confitures, les beurres de noix. Nutella? Exactement. Les trucs chocolatés qui goûtent fort. On peut donner avant, pendant, après. Si on mélange avec un petit peu, une petite quantité, il faut s'assurer que l'enfant prenne la quantité au complet. Pas faire un bol de confitures ou quoi que ce soit. Parce que sinon, ça sera pas pris au complet. Sinon, on peut toujours geler la bouche avec un popsicle, de la glace, quoi que ce soit. Mais des fois aussi, des liquides aromatisés, par exemple, j'ai du lait aux fraises dans la tête, ça passe vite. Il y a moins de contact, de temps de contact dans la bouche. Des fois, ça passe bien aussi quand on a écrasé. Parce que ça reste. C'est le premier qu'on a un arrière-goût. Ça reste vraiment. Les parents, c'est sûr, c'est un bon défi pour eux. Surtout quand l'enfant ne veut vraiment, vraiment, vraiment pas. C'est tannant un peu à dire, mais il faut persister. Il faut essayer de trouver des trucs. Il y a toujours le danger de créer des aversions. Si l'enfant l'associe à un ingrédient... Et côté goût, si tu le donnes froid par exemple, est-ce que...? Oui. Ça passe mieux. Il y en a plusieurs là-dedans qui se conservent de base au réfrigérateur. Mais ceux qui sont température pièce, des fois on a certaines données justement autant de température pièce que frigo. Donc on peut recommander effectivement de le mettre au froid. Ça va être moins pire. Essayer aussi de le donner avant un repas. Au moins, on s'assure qu'une fois que l'enfant, s'il a déjà mangé, il n'a plus faim, il a atteint la satiété, il ne va pas nécessairement refuser le médicament. Non, c'est ça. Souvent, les traitements, de façon générale, sont temporaires. C'est des 7, 10, 14 jours. Surtout ça, des antibiotiques. Des fois 5. Il y en a qu'on ne prend pas tous les jours. Je continue avec la clindamycine. On a aussi une bonne couverture pour nos gram plus. Donc nos staphylocoques, streptocoques. Ça ne couvre pas les entérocoques, par contre. Et ça ne couvre pas nos gram négatifs. C'est aussi indiqué dans certaines lignes directrices pour des infections sévères. Choc toxique. Oui, exactement, à Staph aureus. Staphylococcus aureus. Une bactérie des fois qui va produire des toxines. Donc la clinda, si on la met quelques jours, il y aurait un effet antitoxinique qui pourrait aider le patient à aller un peu mieux. Je vous fais goûter. Il est plutôt transparent. Il est plus liquide. Il est très liquide. Oui, il est liquide. Je sens que ça ne goûtera pas l'eau. Non, ça ne sera pas bon. Il y a une petite teinte. Bleuté. Non, c'est peut-être l'éclairage, en fait, le bleu. Ah! C'est bon! Ah, non, c'est dégueu. Mais il a vraiment un arrière-goût très, très prononcé. Non, non, ce n'est pas bon. Ça ne va pas, là! Je n'ai pas assez goûté. Non, non, mais regoûte, Sam. Il faut que je regoûte? Non, mais il n'était pas... mauvais. Bien, OK, pour se l'être faite décrire à plusieurs reprises, je pensais qu'il allait être pire. Donc toi, tu as déjà un biais. J'avais déjà un biais. Non, moi, je ne suis pas d'accord. Mais, je l'imagine très bien par exemple se cacher au travers de quelque chose. Mais c'est l'arrière-goût de comme... Je ne sais pas comment expliquer. OK, je suis désolée pour les enfants qui écoutent. Un petit arrière-goût de fond de poubelle. Je pensais qu'il allait être plus prononcé que ça. Ah, pour moi ça a passé. Toi, tu aimes les fonds de... OK, je comprends. Non non non! C'est parce que... comparé à l'autre. Comparé à la clarithromycine, c'est pas comparable. Mais vois-tu, moi, je prendrais la clarithromycine. Ah! Donc on voit que les goûts, c'est... C'est rare ça. Tu sais, je l'ai faite souvent, la dégustation. Et souvent, la clarithromycine provoque quand même une forte réaction. Ah, oui? Bien, moi, ça va. Ça, c'est l'arrière-goût qui reste. C'est juste ça. Oui, il a un arrière-goût. Mais, il doit y avoir de quoi de nos papilles qui sont différentes, qui réagissent plus. Probablement. On est tous différents. La clindamycine, c'est une option pour couvrir notre Staph aureus qui est résistant à la méthicilline, donc le SARM. C'est une bonne option donc clindamycine, Septra... Il y en a d'autres, des options per os. Mais voilà. On l'a dans notre poche. C'est les deux principaux. Oui, c'est les deux principaux. Ils ont assez une efficacité similaire. Il y a toujours justement la palatabilité à prendre en compte. Le profil d'effets secondaires. Donc, voilà. On a plus d'options avec la voie intraveineuse pour notre SARM. Voyez-vous, là, c'est pire. Oui, c'est ça, je te le dis, ça s'en vient, c'est l'arrière... Ça reste, c'est un peu biz, c'est spécial. Métallique. Hm. Je ne sais pas. Ça goûte-tu la poubelle en arrière-goût? Peut-être un peu. Je ne sais pas. Je n'ai jamais mangé une poubelle, mais ça goûte ce que ça sent.« Je n'ai jamais mangé une poubelle. » Une chance. Je suis content. Je voulais te le dire, juste au cas où. Je vais vous faire goûter maintenant une autre option pour couvrir le SARM. Donc le triméthoprime-sulfaméthoxazole. Qu'on exprime, encore une fois quand on prescrit, en triméthoprime. Tout le temps plein de petites exceptions! Donc, on couvre bien notre Staph aureus. Donc, le SARM. On a aussi une couverture des gram moins. Si vous vous rappelez bien, donc notre H. influenzae, les entérobactéries, Acinetobacter. Bon, on voit moins le strepto, Stenotrophomonas maltophilia. Le Pneumocystis jirovecii. Oui, surtout celui-là. Qui était anciennement appelé le Pneumocystis carinii. Donc, il a changé de... Il a changé de petit nom dans les dernières années. Il a une activité quand même moins prédictible pour les streptocoques. Et, voilà. On s'exprime en triméthoprime, comme j'ai dit. Ici, il est encore liquide, comme on pourrait dire. Il a l'air d'avoir aussi un peu, comme tantôt, [la crite ?]. Ça, ça ne sera pas bon. C'est blanc, semi-opaque. C'est i-- On voit qu'ils ont essayé de faire quelque chose. Parce que c'est comme au raisin. Ok, ils ont essayé. Au moins, ils ont essayé. Au raisin? Ouais, un peu. Il y a comme quelque chose de fruité, mais c'est vraiment échoué. C'est difficile à-- Attends juste pour l'arrière-goût. Tu trouves qu'il y a un arrière-goût de quoi? Non, mais je veux voir s'il y a un... [arrière-goût]. Ah, OK. C'est pire que... Quand tu prends une gorgée d'eau, c'est comme pire. Comme l'arrière-goût du vin. Oui, c'est ça. Mm! Mais bref, on le voit, cet antibiotique-là. Prescrit surtout aux enfants qui ont une immunosuppression quand même assez robuste. Qui le prennent en prévention d'une infection pour la pneumocytose. Pour prévenir ça. Trois fois par semaine, d'habitude. Oui, exactement. Quand même, imagine-toi de devoir prendre ça pendant un an, par exemple. Deux fois par jour, trois fois par semaine. Des patients en oncologie, des fois des protocoles qui nécessitent ça. Mais l'arrière-goût n'est pas si pire. C'est moins pire que l'arrière-goût de la clinda. Oui, peut-être. Ça m'a fait plus réagir que la clindamycine. C'est vrai que c'était surprenant, je suis d'accord. Puis voilà, imaginez quand on donne des doses de traitement, ça fait quand même des bonnes doses. On va essayer, dans certains cas, d'arrondir, que ce soit en prophylaxie ou en traitement, d'arrondir à des doses de comprimés. Donc on a notre comprimé de 80 mg ou de 160 mg de triméthoprime. Donc essayer de « jazzer » ça en quart de comprimé, demi-comprimé. Ça serait idéal. On peut les écraser aussi. Si jamais l'enfant ou l'adolescent est tanné de boire cette substance. Ça doit des fois vous faire rire nos prescriptions, parce qu'on prescrit en mg par kilo puis nous, on n'a pas la connaissance des comprimés de combien de mg. Donc des fois, vous devez comme arrondir. Mais des fois, nous, on est très précis dans nos doses. Non, mais ça me fait...[inintelligible], en fait... C'est juste qu'on ne peut pas savoir... On fait tous notre bout de chemin sur la trajectoire de soins, la prise en charge du patient. Donc au final, vous ne pouvez pas savoir les formulations qu'on a. Non. Non, moi, je n'en ai aucune idée. C'est pour ça que depuis plus d'une dizaine d'années, il y a plusieurs projets de loi qui passent pour pouvoir donner plus d'autonomie aux pharmaciens pour qu'on arrête de vous appeler pour dire « Allô! Est-ce que je peux mettre 60 mg au lieu de 65 ? » Oui, vous avez un jugement clinique. On a un jugement clinique, donc au moins, avec tous les projets de loi qu'ils ont, on peut faire plusieurs choses. Une des choses très de base, c'est notamment changer la forme, ajuster. Oui, ça ne va rien changer à votre vie qu'on passe de 8,3 mg par kilo par jour à 8. Non, c'est ça. Et des fois, on n'y pense juste pas. Bien, on y pense plus quand on envoie les prescriptions en externe, parce que là, on l'écrit, mais ici, on est à l'ordinateur, donc des fois, on vous envoie - et on s'en rend compte après - un 447.5 mg puis après, on le voit passer, puis on... Mais bon, vous êtes là pour nous rattraper. Plus le résident est junior, plus la dose est précise. Oui, c'est ça! C'est le fun, on travaille en équipe. C'est beau justement, la collaboration pharmacien-médecin. Super. On continue ? On a un dernier antibiotique qui va couvrir spécifiquement les bactéries anaérobes. Autant gram plus que gram moins. C'est un choix aussi pour les infections parasitaires ou même les infections gynécologiques. Donc j'imagine que vous avez un nom en tête? Métronidazole. On l'utilise aussi encore, si je ne m'abuse, dans le H. pylori. Dans une tri... quadruple thérapie. Ils sont tous blancs, hein? Ils sont tous blancs. Mais c'est parce que souvent, ils ont peut-être aussi tous le même véhicule. Celui-ci a l'air plus épais, par exemple, quand on le voit. Plus épais. Un peu plus crémeux. Ah, ça, c'est vraiment pas bon. C'est vraiment, vraiment pas bon. Sincèrement. Ça, c'est pas le fun. Ah non non. Si tu veux un petit truc sucré... Heille, on dirait que je vais pleurer. Oh mon dieu. C'est vraiment dégoûtant. J'essaie de... de l'analyser. C'est vraiment dégoûtant. Mettre des mots... Mais c'est horrible! C'est vraiment horrible, ce médicament-là. Non, mais... Si tu prends les trucs et tu le mélanges... Oh, non, c'est l'arrière-goût. Oh mon dieu. Malgré les trucs, toutes les barres d'arachide de ce monde, des confitures à la fraise... Mais il y a des comprimés, hein? Oui... On peut les écra--? Oui, mais des fois, l'enfant, il est vraiment loin du comprimé. Et on ne peut pas se lancer dans les 5/8 de comprimés. Ah, non. On peut pas... comme des petites mini-doses qu'on écrapoutit? Heille, l'arrière-goût est vraiment pas bon. Des fois, c'est parce que lui, il a un arrière-goût et un goût souvent qui surpasse tout le reste. Ça goûte le métal. Moi, je trouve que c'est ça que... Initialement, il ne goûte pas le métal, je trouve. Mais après, quand il reste... Comme là, je l'ai encore, là. Derrière la langue, hein? Ouais. C'est vraiment horrifiant. Je suis désolée... Scusez, il ne fallait pas faire peur aux patients! Non, non, pour nous, c'est de la [inintelligible] pour nous. Mais en fait, si je peux vous expliquer, aussi... Souvent, en fait de façon générale, dans les formulations liquides, on privilégie les préparations commerciales. Au Canada, on est un petit marché. On n'a pas tant de formulations. On en a, mais... Il y a quand même des actions qui sont faites en ce moment pour essayer de faire venir plus de formulations liquides. Avec les efforts de certains groupes, on a eu accès au lévétiracétam liquide, à l'amlodipine liquide. Bref, il y a des efforts qui doivent continuer d'être faits. Mais lui, il n'a pas... Si je m'abuse, on ne l'a pas... Ce que je viens de vous faire goûter, ce n'est pas commercial. C'est magistral. Donc une recette fait maison. On prend nos comprimés, on les écrase, on les met dans un véhicule sucré. Et voilà. C'est dans un véhicule sucré?! Oui. Oh mon dieu. Donc si ce n'était pas sucré, ce serait encore pire. Et on n'a pas d'études de stabilité physico-chimique pour ajouter des essences de caramel ou quoi que ce soit. Si jamais on veut ajouter une saveur, il faut que ce soit pris de façon qu'on dit extemporanée. Donc c'est dans l'immédiat. Si tu ajoutes quelque chose, tu dois le prendre tout de suite. Parce qu'on prend la logique que si tu l'as pris, tout va se mélanger dans ton estomac. Et toi, perso, dans ta pratique, c'est quoi les conseils que tu donnes pour que l'enfant prenne ça? Je n'en vois pas beaucoup. Oui, c'est ça. Heureusement pour mes patients. Les mêmes trucs dont tu parlais tantôt? Oui, c'est ça. Comme tu dis, je vais essayer d'aller arrondir dans le comprimé. C'est bien de faire une tentative, c'est ça, pour le goût. Je veux dire, ça serait pire, sinon. Vous mettez quand même des efforts pour le... J'espère ne jamais avoir à prendre ça dans ma vie. Mais là, ça disparaît. Bien, c'est encore... Je m'imagine être obligée de le prendre pendant une semaine. Je m'imagine. C'est correct. Donc là, je vais accélérer avec le temps qui nous reste. On va y aller un peu plus en vrac. On est sortis de nos antibiotiques. Enfin! J'espère que vous avez aimé ça. Je vais passer maintenant... bon, je l'ai nommé tantôt, au lévétiracétam, donc un des plus gros vendeurs en première ligne en épilepsie. C'est un anticonvulsivant à large spectre. Je n'ai pas nommé les concentrations des autres, mais lui, je trouve ça intéressant de le nommer. Lui, c'est du 100 mg par ml. Des fois, ça peut générer des gros volumes pour nos patients qui prennent ça deux fois par jour. C'est transparent. C'est liquide. Lui, ça va. Je suis tellement masqué par le Flagyl... Est-ce que tu veux te changer le goût avec un petit truc sucré? Je veux bien un petit Smarties. Veux-tu un Smarties? Une pièce de chocolat. C'est une pièce de chocolat. C'est pas affilié à une compagnie. C'est pour ça. Mais lui, il goûte un peu les fruits. Et il n'a pas d'arrière-goût. Bien, c'est sûr qu'on mange du chocolat pour couvrir, mais sinon, je trouve qu'il n'a pas d'arrière-goût particulier. Généralement, ça se passe bien avec le lévétiracétam liquide. Quand ils sont très jeunes aussi, ça ne donne pas de si gros volumes. Mais plus on vieillit, plus on peut aller vers les comprimés de 500 mg. Comme des demi- ou des entiers, idéalement, parce que se lancer dans des quarts de comprimés, on peut le faire, mais c'est quand même beaucoup de manipulation pour le parent. Lui, il doit déjà prendre ça en charge à travers toute la vie, la garderie, etc. C'est un produit qui va se prendre souvent [inintelligible] tous les jours. C'est vraiment du travail. Oui. J'ai un petit bonus ici. La vitamine D. Ah, oui. On en prescrit tellement. Pour vrai, je n'ai pas les statistiques, mais c'est probablement dans nos... Tous nos nouveaux-nés. C'est tout le monde. Nos plus gros... le médicament le plus prescrit. C'est ici, un peu jaunâtre, comme... Oh! C'est cute, ça. Ça c'est pomme! Comme un petit jus de pomme! Ah, mais j'en veux, moi. À la place de prendre mon comprimé par jour. Parce qu'on est tous en carence en Amérique du Nord. J'imagine bien que tous nos petits bébés qui sortent de la pouponnière, on leur prescrit une vitamine D. Ça, c'est des D-Drops, c'est ça? Non, ce n'est pas des... Bien, D-Drops, c'est les gouttes qui ont 400 unités internationales par millilitre. Ça, c'est vraiment la formulation liquide. Qui a 400 unités par un millilitre. Et pas dans chaque goutte. 1 mL, OK. Exactement. Là, t'as pris peut-être 80 unités. Même pas. J'ai besoin de plus. Exactement. Maintenant, j'enchaîne avec le fer. On prescrit toujours en fer élémentaire, ici. C'est un peu la politique qu'on s'est donnée au CHU Sainte-Justine pour éviter les erreurs. Parce qu'il y a plusieurs sels. Sulfate ferreux, fumarate ferreux, etc. Pour vraiment éviter toutes sortes d'erreurs. Quand on prescrit en fer élémentaire, ça permet de standardiser le tout. Je suis toujours en train de convertir les affaires. Je parle du fer, mais c'est aussi les autres électrolytes. Si on parle de magnésium, de calcium, on est tout le temps en élémentaire. Pour ne pas créer de confusion. Ici, c'est plutôt transparent liquide, encore une fois. Oh wow! « Oh wow! » ? C'est vraiment intéressant. C'est comme... c'est un fruit? C'est vraiment sucré. C'est comme un sirop, mais on goûte le métal, là. Tu vas goûter le fer, un peu. Non? Tu trouves que ça goûte le métal? Non, je trouve que ça goûte métallique. Peut-être la cuillère, je ne sais pas. C'est peut-être le fer, c'est ça. Non, je trouve que... Ça goûte le fruit. Ça goûte le fruit, ça goûte super sucré. Mon dieu, je pense que je n'ai pas les mêmes papilles gustatives que vous. Mais tu y as plus goûté que nous. Parce que moi, l'impression que ça me donne, c'est juste que j'ai un goût de sang dans la bouche. Oui, mais c'est ça métallique un peu. Mais pas initialement. Comme là, j'y goûte. Comme si tu te grafignais... Mais je trouve que c'est un arrière-goût qui reste, le sang. Et moi, ça me provoque... je n'aime vraiment pas ça. Ici, c'est du sulfate ferreux, celui-là? Oui, exactement. Le fer, en tout cas, aparté, c'est un supplément qu'on donne à beaucoup de nos patients. Surtout les bébés qui sont nés prématurés, qui sont de petit poids. Ils ont besoin de fer en fait soit 6 mois ou 12 mois après la naissance. Tout à fait. Assez fréquemment prescrit. Moi, je trouve que ça passe assez bien. Là, je l'ai, l'arrière-goût dont tu parles. Comme un peu quand tu saignes du nez? Oui, oui. Moi, je ne « trippe » pas sur celui-là. Donc je suis quand même étonnée de voir votre réaction... Mais c'est parce que je pense que c'est après tout... peut-être qu'on est biaisé parce qu'on a pris les autres et c'était de moins en moins bon. Là, c'est comme initialement, quand on le goûte, il est bon. Mais il a un arrière-goût changé... Vous voulez vous changer le goût avec une petite céphalexine? Oh, non merci... Le chocolat, ça fonctionne. Parfait. En fait, on est déjà rendus à notre dernier. Donc, je vais vous faire goûter de la prednisolone qui est le métabolite actif de la prednisone. Ça, Samuel, tu l'aimes beaucoup, hein, la prednisone? Je trouve que c'est un médicament formidable. Non, mais parce que c'est tellement efficace comme anti-inflammatoire. C'est tellement, tellement puissant. Puis, on l'utilise tellement pour plein de choses. Tu sais, les crises d'asthme. Oui, nos bronchospasmes, toutes nos maladies inflammatoires, jusqu'à nos... ouais. Toutes les maladies auto-immunes, les maladies inflammatoires. En oncologie, tu sais, les leucémies, les corticostéroïdes sont tellement utilisés. Bref, puis même, des fois, dans les conditions infectieuses, des fois, juste un... Au départ, ça peut permettre de réduire l'inflammation. Ça peut être utile aussi. Tout à fait. Donc... très efficace. On espère qu'il goûte bon. Donc, la prednisolone, c'est concentré à 1 mg par ml. Je trouve que ça ne goûte rien. Est-ce que... Je trouve que ça ne goûte rien. Ah non, ça goûte quelque chose. Il faut se laisser le temps. Il faut laisser les arômes arriver. Mais moi, je trouve que, comparé au reste, ça va, là. Mais non, il n'y a pas de problème. Je voulais juste vous montrer, justement, que des fois, on peut prescrire des hautes doses. Un enfant de 17 kg, bronchospasme sévère, 17 mL. Bon, il y en a certains que... En fait, la majorité, ça passe bien. Des fois, c'est un plus gros volume pour l'enfant. Donc, on a toujours la prednisone, comme on disait, qui est le pro-médicament de la prednisolone. La prednisone, elle se fait en comprimés de 5 mg ou de 50 mg. Donc, on peut faire des fractions. Et également, en solution ou suspension orale de 5 mg par mL. Si... un peu pour vous l'imaginer, parce que là, je ne l'ai pas avec moi, la prednisolone, c'est moins concentré. Imaginez-vous la prednisone, mais vraiment plus concentrée. Est-ce que vous avez détecté une petite amertume ou quelque chose? Il y a beaucoup de saveur en ce moment avec tout ce qui a été pris. Je ne sais plus qu'est-ce qui est quoi. Je t'avoue. On pourrait réessayer maintenant que je suis comme nettoyé. Ça va nous donner bien de l'énergie. Il goûte un peu les fruits, encore une fois. Il n'est pas si pire? Il n'est pas si mal. Ça, c'est une formulation commerciale. Tantôt, je vous parlais des magistrales, commerciales. Ça, c'est commercial. Ça va, honnêtement. Je trouve que dans tous ceux qu'on a goûtés, c'est le moins prononcé. Mais la prednisone, est-ce qu'elle est plus blanche? Je pense qu'elle est plus blanche. C'est ça, elle est plus opaque. Comment avez-vous trouvé ça? Déguster les médicaments que vous prescrivez. Surprenant. C'était vraiment intéressant parce que quand on dit aux enfants qu'on va leur donner un antibiotique ou autre, eux, le mécanisme d'action, ce n'est pas quelque chose qui les intéresse, mais savoir ce que ça va goûter et comment le prendre, ça oui. Le volume. Souvent, nous, on ne le sait pas. On dit, « ah, c'est correct ». Le pharmacien va s'occuper de ça. C'est ça, exact. C'est comme vous... pas nous les méchants. C'est pas eux qui leur préparent. Maintenant, on peut les prévenir. Sans leur faire peur, on peut leur dire « tu vas voir, c'est vraiment mauvais ». On peut déjà donner des trucs. C'est ça, il faut donner plein de trucs. Oui, exactement, donc je trouvais ça vraiment intéressant. Merci beaucoup pour votre participation. Merci à toi! C'était un plaisir de faire ça avec vous. On a mentionné plein de choses tout au long de la petite capsule d'enseignement. Donc je vais mettre des liens dans la description. Pour vous à la maison, j'espère que vous avez aimé la description audiovisuelle. Si jamais vous ne l'avez pas écoutée en vidéo, pour voir les expression faciales de Marie-Frédérique et Samuel, qui était quand même excellent. Surtout, je pense, au Flagyl, le métronidazole. C'est surprenant. Donc vous pouvez aller aimer nos pages Facebook et Instagram pour voir tous les autres épisodes. Et voilà. Tourlou!