mg par kilo - balado

Épisode 10 | Produits en vente libre en pharmacie

Émilie Roy-St-Pierre Episode 10

Avec Dr Jean-François Chicoine, pédiatre au CHU Sainte-Justine et professeur agrégé de clinique à l’Université de Montréal, ainsi que Pascal Bédard, pharmacien en pédiatrie générale au CHU Sainte-Justine, nous allons:

  • explorer les options sans ordonnance pour le rhume et la grippe chez les enfants;
  • discuter de la place du salicylate de bismuth, des probiotiques et de certains produits homéopathiques pour les problèmes gastrointestinaux;
  • résumer quelles vitamines seraient appropriées et quels produits pour la douleur et le confort sont à privilégier.

Références:

Les invité(e)s et l'animatrice ne déclarent aucun conflit d'intérêt.

Captation et montage: Philippe Lacroix, spécialiste en audiovisuel
Idée originale, réalisation et animation: Émilie Roy-St-Pierre
Conseillères en communication: Katrine Louis-Seize et Pascale Chatagnier
Logo: Équipe des communications et du graphisme du CHU Sainte-Justine
Musique: Samuel Ross
Collègues, ami(e)s et famille, merci pour votre précieux soutien.

© mgparkilo 2025

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En collaboration avec le CHU Sainte-Justine, membre du Réseau mère-enfant de la francophonie.

Bienvenue à Milligrammes par kilo, un balado qui parle de médicaments en pédiatrie. L'information contenue dans ce balado ne remplace pas le jugement professionnel. Il s'agit d'un survol de divers sujets pour les professionnels de la santé ou pour toute personne intéressée. Bonne écoute! Salut tout le monde, je m'appelle Émilie Roy-St-Pierre, je suis pharmacienne en pédiatrie générale et votre animatrice du balado Milligrammes par kilo. Avant de débuter ce dixième épisode, et oui déjà, j'avais envoyé un sondage très rapide pour avoir votre avis sur ce projet en évolution. Donc, ça prend deux minutes à répondre et ça vise à améliorer le balado, encourager sa poursuite et en fait, c'est soutenir son impact. Donc, le lien est dans la description et vous avez jusqu'au 19 janvier pour y répondre. Donc maintenant, notre sujet du jour, on va parler des produits en vente libre en pharmacie. Donc, je vous amène vraiment en dehors de l'hôpital. On s'en va marcher virtuellement dans une pharmacie communautaire et on va un peu explorer différents produits qui ont des intentions thérapeutiques. Donc, nouveaux parents, des fois, on a de la misère à se retrouver à travers toutes les allées. Donc, j'espère que ça va vous intéresser, mais aussi pour tous les professionnels de la santé qui reçoivent des questions. Pour en parler, j'ai aujourd'hui Pascal Bédard et Dr Jean-François Chicoine. Je vais vous laisser vous présenter. Donc, moi, c'est Pascal Bédard. Je suis pharmacien en pédiatrie générale à l'hôpital Sainte-Justine depuis 16 ans. Moi, c'est Jean-François Chicoine. Je suis pédiatre au CHU Sainte-Justine depuis 40 ans. J'enseigne à l'Université de Montréal. J'ai fait de tout ici, de l'urgence, des étages, de la clinique ambulatoire. Mais je dirais que dans ma carrière, je me suis toujours particulièrement intéressé à la parentalité, au parentage, puis surtout à l'éducation médicale sur la place publique, à travers les médias traditionnels, les médias sociaux et d'autres. Pour moi, c'est hyper important de transmettre des éléments scientifiques, que ce soit des avis de prudence, comme il faut souvent en émettre avec le pharmaceutique, ou encore des encouragements à faire des pratiques autour du soin. Eh bien, merci beaucoup à vous deux d'être là. C'est un honneur de vous avoir avec moi aujourd'hui. Donc, je vous propose, comme je disais, qu'on marche virtuellement dans les allées. On pourrait commencer par les infections des voies respiratoires. En plus, ça va faire suite à l'épisode 9, où on parlait justement des virus chez nos nourrissons. Donc, je ne sais pas, Pascal, si tu veux nous parler un peu, c'est quoi les produits qui s'offrent à nous en vente libre pour ces infections? Ça va me faire plaisir. Donc, il y a beaucoup de choix qui sont disponibles en pharmacie. Ça peut être un peu difficile de s'y retrouver. Il faut comprendre que souvent, le nerf de la guerre, surtout pour les jeunes nourrissons, c'est l'hygiène nasale. Il faut comprendre que les enfants en bas âge peuvent ne respirer que par le nez jusqu'à quelques mois de vie. Et alors, tout se passe avec le nez. Donc, tout d'abord, une bonne hygiène nasale, ça commence avec une solution saline. Et on peut y adjoindre aussi un mouche-bébé. Pour ce qui est de la solution saline, bien oui, il y en a qui sont vendus en pharmacie. Par contre, je dois admettre que pour une efficacité égale et un moindre coût, il est possible de trouver des recettes de solutions salines faites maison, avec ou du sel, ou parfois du sel et du bicarbonate de soude. Et ça va être beaucoup moins cher. Pour les personnes qui n'aiment pas mesurer nécessairement les quantités avec des cuillères à mesurer, etc., je trouve qu'une bonne alternative, c'est d'utiliser les sachets qu'on retrouve dans les trousses de solutions pour l'irrigation sinusale, et qu'on peut finalement diluer, et ça fait exactement la même chose. Donc, plus facile, ça coûte quelque chose, mais quand même beaucoup moins que des formats unidoses de solutions salines. D'ailleurs, je crois que nos ORL ont mis sur le site Web des vidéos qui expliquent aussi la technique avec les seringues, les volumes à adopter selon l'âge de notre enfant. Effectivement, en plus d'un guide écrit sur quoi faire, comment faire, et il y a une recette proposée dans ce guide. Et Pascal, c'est quand qu'un enfant pourrait lui-même se le faire versus le parent qui irrigue le nez? Ça dépend vraiment de l'âge de l'enfant et de sa capacité à vouloir collaborer. On pourrait facilement avoir un enfant de, par exemple, 4-5 ans qui collabore bien et qui va lui-même utiliser, par exemple, un kit de rinçage nasal lui-même, tandis qu'il y en a d'autres que même à 9 ans, ça ne va pas collaborer. Et donc, c'est vraiment, idéalement, il faut que ce soit l'enfant lui-même qui le fasse pour pouvoir jauger la pression. Parce que si on va donner trop de liquide trop vite, trop fort, ça peut augmenter le risque de faire remonter des bactéries et donc d'augmenter un petit peu le risque d'otite. OK. Donc, on retient que l'hygiène nasale, c'est vraiment le nerf de la garde pour toutes les infections virales respiratoires supérieures. Est-ce que vous auriez quelque chose à rajouter, Dr Chicoine? Ben oui. En fait, comme l'a dit Pascal, on est d'accord, Pascal. C'est formidable. Avant l'âge de 4 à 6 mois, les enfants, ils ne respirent pas par la bouche. Donc, quand le nez est bloqué, c'est toute une aventure. Il faut souvent sécuriser les parents parce que ça prend quand même une certaine quantité de solution saline aussi. Puis, il y a des parents qui y vont avec une petite cuillère à thé. Donc, il faut pouvoir, je dirais, s'assumer physiquement auprès de l'enfant. Donc, ça prend un bon lien entre le parent et l'enfant. Je rappelle que les enfants, ils voient tout le visage du parent à partir de l'âge de 3-4 mois. Et donc, il faut arriver de bonne humeur.« If you can feel it, fake it », comme je dis souvent aux parents. Donc, si vous ne le sentez pas, vous l'exprimez. Donc, ça prend une corporalité du point de vue du parent pour que l'enfant accepte ce qui se passe. Et effectivement, avant l'âge de 4-5 ans, ce n'est pas tout à fait possible pour les enfants de se l'administrer soi-même. C'est... peut-être comparable au lavage de mains ou à des pratiques autonomes que les enfants vont faire. Puis, évidemment, il y en a qui le feront, certainement pas avant 8-9 ans. Mais c'est vraiment le nerf de la guerre, comme vous dites, s'il s'agit d'une guerre. Mais c'est vraiment la chose la plus importante à rappeler. Puis, on n'avait pas ça, je peux faire un commentaire de vieux, on n'avait pas ça. On ne pensait pas autant à ça, il y a 3-4 décennies. Depuis 10-20 ans, c'est hyper important. Et beaucoup les ORL de Sainte-Justine, comme tu l'as souligné, ont mis ça de l'avant, cette recette implacable. Avez-vous une opinion sur les mouche-bébés qui sont disponibles? Bien, j'ai vu de tout. J'ai même vu des enfants branchés à une balayeuse centrale. Il faut faire attention au niveau de la pression et tout. Puis, les mouche-bébés, selon moi, c'est moins efficace que l'installation à travers des petites seringues de solution saline. En momifiant un peu le jeune bébé pour être sûr qu'il ne se débatte pas trop. On le fait d'une manière humaine et chaleureuse. Et en le faisant bien sur le côté, je pense que ça fonctionne mieux que beaucoup de mouche-bébés. Il y a des mouche-bébés, il y a des parents qui ont la patience du mouche-bébé. Moi, je n'aurais pas cette patience-là. Je pense que c'est intéressant de pouvoir « faire sortir le méchant », avec les seringues, en y allant fréquemment aussi. Tout à fait. Puis, pour ajouter, pour ce qui est des mouche-bébés qui peuvent se brancher aux balayeuses, Santé Canada le déconseille tant qu'on n'a pas de démonstration d'une efficacité et surtout d'une innocuité acceptable. Ça a quand même été fait fréquemment pour qu'il y ait un avis Santé Canada. Puis, sur un côté très personnel, je tiens à dire que les choses qui terrorisaient le plus mon enfant de, disons, six mois, c'était le mouche-bébé et l'aspirateur, séparément. Donc, les deux cominbés ensemble, c'était un engin du démon, j'imagine, pour lui. On poursuit. Donc, on a parlé justement des sécrétions de la congestion nasale. Les symptômes, c'est la toux, notamment. Donc, est-ce que tu aurais un mot à dire sur les sirops pour la toux? Oui, j'ai plusieurs mots à dire sur la chose. Mais, tout d'abord, la toux sert à quelque chose. Je pense qu'on est d'accord là-dessus, Dr Chicoine. Et donc, ça sert à évacuer les sécrétions. C'est un réflexe physiologique qui n'est pas nécessairement, qu'on ne veut pas atténuer au maximum nécessairement. C'est sûr, quand ça nuit au sommeil, etc., c'est sûr que c'est plus difficile à vivre. Mais donc, il faut relativiser dans ce cas-ci. Et pourquoi est-ce que je veux relativiser? C'est qu'en partant, les antitussifs qui sont disponibles sont, je dirais, peu ou pas vraiment efficaces. Si on regarde le dextrométhorphane, le DM, les données adultes sont au mieux hétérogènes en termes d'efficacité. Et chez les enfants, c'est plutôt négatif, côté efficacité. Sinon, même la codéine qu'on entend des fois comme étant l'arme de dernier recours, etc., en fait, les données scientifiques sérieuses, autant chez l'adulte que chez les enfants, sont négatives. Et donc, on n'a pas grand-chose d'efficace qui semble fonctionner pour la toux. On retourne à notre mouche-bébé, parce qu'il y a beaucoup de ces toux-là, surtout chez les jeunes enfants, qui viennent du fait qu'ils ont avalé les sécrétions, ce qu'on appelle dans l'ancien bon français, le post-nasal drip. Donc, une fois que ça est contrôlé, la toux s'installe. En 40 ans de pratique, je n'ai jamais prescrit un sirop pour la toux, même pas, je m'accuse, à base de dextrométhorphane. Peut-être pour une immense coqueluche, j'ai déjà donné de la codéine, je m'en accuse. Vous vous confessez aujourd'hui. Oui, je m'en confesse. C'était pour avoir l'air de faire quelque chose. Parce que la coqueluche, il y en avait beaucoup plus jeunes. Peut-être, malheureusement, que ça va revenir avec la baisse de la vaccination. On s'entend que ce n'est pas le meilleur des vaccins, et la coqueluche est transmise par les adultes. Donc, des toux persistantes, c'est long, c'est des semaines. Le seul traitement, c'est d'aller en pression négative en avion. Alors, évidemment, on ne peut pas prescrire ça tous les jours en clinique ambulatoire. Mais cette place dans les pharmacies qui est prise par les sirops pour la toux est exaspérante. Quand je traverse ce couloir-là, c'est comme le couloir de toutes les ignominies pour moi. Et il y en a de toutes les sortes, de toutes les couleurs, de toutes les présentations. Il faut juste qu'on apprenne tous et chacun, les familles, les citoyens, à accepter que rien là-dedans va avoir un effet. Et si jamais il y avait un effet, ça serait peut-être négatif. Les sécrétions sortiraient moins, on aurait peut-être plus de pneumonies et tout. Donc, les sirops pour la toux, ça fait des décennies que j'en parle, puis ils sont toujours là comme quoi personne ne m'écoute. Ça donne l'impression que le parent fait quelque chose, qu'il y a une intervention. On donne du miel. Oui, le miel. Il y a eu quelques papiers, on peut le dire aux gens, intéressants pour le miel. Évidemment pasteurisé. Et chez les enfants de plus d'un an ou deux, le miel pourrait soulager. Surtout la gorge qui est irritée à force de tousser. Mais en fait, le bon vieux bouillon poulet et tout, c'est tout des trucs d'accompagnement. Mais ce n'est pas parce que c'est des accompagnements que c'est moins brillant que quelque chose qui est validé scientifiquement. C'est quelque chose qui fait partie de ce que les infirmières nomment le caring, le soin, la réponse aux besoins de l'enfant. Donc un enfant qui tousse sans arrêt, qui ne comprend pas complètement ce qui lui arrive, c'est important de répondre à ses besoins. Puis ses besoins, c'est d'être pris, c'est d'être collé, c'est d'être nourri un peu plus fréquemment avec des moins grandes quantités. Ça prend du temps. Je pense que c'est important de laisser ce message-là, que le temps qui est effectivement rétréci comme une peau de chagrin pour beaucoup de familles. Les parents se plaignent beaucoup d'un manque de temps. Ce temps-là, il devient plus important à considérer lorsqu'un enfant est malade, même d'une petite maladie. Pour un enfant, une petite maladie, c'est tout son monde qui s'écroule parfois, de son point de vue. Donc, c'est vrai qu'il y a beaucoup de données, plusieurs études sur le miel et son efficacité probable, qui semblent même être, pour certaines études, supérieures à celles du DM. Donc, ça goûte bon. Ça goûte bon, c'est pas cher. Tout le monde en a… pas tout le monde, mais la plupart des fois… Puis on est… Ah, Émilie, on n'est pas commandité par le miel, là. On n'est pas commandité par le miel. Non, non. Les abeilles, non. (Rires) Autre que les antitussifs, il y a d'autres médicaments qu'on peut retrouver dans les produits commercialisés contre le rhume et la toux. Il va y avoir des décongestionnants, il va y avoir des antihistaminiques et des expectorants. Pour ce qui est des décongestionnants, les décongestionnants oraux, il y a très peu de données dans des études pédiatriques. Après ça, les antihistaminiques, il y a des méta-analyses sur plusieurs milliers de personnes qui semblent montrer que, seul, ça n'a aucun effet sur la durée des symptômes, l'intensité des symptômes du rhume et de la toux. Et donc, les décongestionnants topiques, étonnamment, il n'y a pas d'études dans rhume et toux, il n'y a pas d'études de qualité en pédiatrie. Donc, pas à conseiller. Comme praticien, c'est les plus difficiles, ceux qui sont topiques en aérosol, à abandonner, je dirais. Parce qu'on en a donné longtemps. Et même par la bouche, il s'en donnait. C'est plus disponible facilement sur les comptoirs. En France, d'ailleurs, ils viennent de les interdire, en 2024 aussi, à cause des effets secondaires, surtout chez les adultes et tout. Mais effectivement, ce n'est pas des médicaments qu'on utilise, même dans des gros rhumes ou une vraie grippe. C'est important de le rappeler, parce qu'effectivement, tout un chacun, on a toujours tendance à rajouter quelque chose. Les antihistaminiques, comme tu dis, en fait, c'est un médicament qui peut donner une nuit ou deux. En fait, c'est les effets secondaires des antihistaminiques. Ça fait dormir. Donc, est-ce que c'est intéressant ou pas, chez un grand enfant, de le faire dormir une nuit ou deux, pour qu'il puisse mieux récupérer? C'est peut-être quelque chose, je dirais, de transversal, de pas important, mais je ne dirais pas non, si quelqu'un avait l'intention d'en donner. Mais il ne faut certainement pas prendre cette habitude-là. Ce n'est pas le conseil que je donne. Surtout que dans les revues d'effets indésirables aux États-Unis, sur les médicaments contre le rhume et la toux, ce sont les antihistaminiques qui sont en haut en termes d'effets indésirables. On parle la plupart du temps d'intoxication involontaire. Beaucoup d'enfants qui ont pris des médicaments par eux-mêmes et un peu moins de parents ou de personnes qui s'en occupaient qui ont mal lu les instructions. Et donc, oui, il y a des cas de décès suite à l'utilisation, une mauvaise utilisation de ces produits-là. Et c'est pour ça, entre autres, que Santé Canada, en 2009, avait demandé à ce qu'on ne donne plus ces médicaments-là chez les enfants de moins de 6 ans. Ceci étant dit, même si c'est ce qui est écrit, comme ils sont encore disponibles, il ne faut pas penser qu'il n'y a aucun parent d'enfant de moins de 6 ans qui les administre. Il y a certaines données américaines qui semblent montrer que l'utilisation dans les groupes d'âge aux États-Unis, c'est déconseillé en bas de 4 ans, mais donc que l'utilisation a peut-être fondue de moitié, ce qui est bien, d'un pas dans la bonne direction. Mais si on regarde de l'autre côté, ça veut dire qu'il y a quand même... Oui, c'est ça, il y a quand même beaucoup de parents qui en administrent encore. Jamais au préscolaire. C'est comme pour regarder les écrans. C'est la même chose. Et le fait que ce soit des médicaments facilement disponibles leur donne une allure moins dangereuse. Donc on les range moins qu'un médicament pour la dépression ou pour le cœur d'un adulte, donc ils sont plus facilement disponibles. Et comme on disait tantôt, les emballages sont beaux. Ils sont jolis aussi. Ah, ils sont jolis, ils sont jolis. Les saveurs. Ils sont jolis. Parmi les plus beaux emballages, bravo au marketing, c'est vraiment les emballages... Quand on réussit à ouvrir pour trouver notre petite pellule, il y a au moins ça, ça prend une bonne dextérité. Mais un rappel quand même de bien ranger les médicaments, même si ce sont des médicaments de vente libre. J'ai déjà eu des parents qui se sont présentés plus d'une fois pour intoxication de leurs enfants et la deuxième fois, on les rencontre, on leur dit « qu'est-ce qui se passe? »« Les médicaments étaient rangés tout en haut, tout ça, mais l'enfant était tellement intrigué, il avait réussi à ouvrir l'armoire, puis après ça, il avait lancé des choses pour faire tomber les bouteilles. » L'enfant était motivé. Exactement ça. Puis au niveau familial aussi, les antihistaminiques, c'est un médicament qui est utilisé beaucoup dans le monde pour essayer de contrer à l'exaspération parentale. Ils savent que les effets secondaires vont être importants et vont peut-être donner une nuit à l'enfant. Alors je pense que c'est important de rappeler qu'il y a d'autres solutions si on est capable de pouvoir les envisager et surtout être prudent, comme Pascal l'a dit, avec les moins de 5-6 ans. On retient bien ça, merci. Est-ce qu'au niveau de la toux, il y a d'autres options naturelles que vous aimeriez commenter, Dr Chicoine? Naturelle, je ne sais pas. Tout est naturel pour moi, même le produit pharmaceutique comme il est fait par des êtres humains. De ce point de vue philosophique. Il n'y a aucune pilule qui pousse dans les arbres, Émilie. Par exemple, mettons un extrait de feuille de lierre séchée. Ça serait un expectorant si on a une toux grave. Les expectorants, moi, je n'ai jamais compris comment on pouvait faire pour arrêter de tousser et de cracher en même temps. Je n'ai jamais compris le principe de l'expectorant. C'est quelque chose qui est utilisé beaucoup en Europe francophone aussi, dans plusieurs médicaments de base, même pour assouplir les sécrétions nasales. Non, je ne sais pas ce que c'est. Surtout, il faut passer le message qu'il y a effectivement des substances dans des plantes et tout qui ont leurs possibilités pharmaceutiques. On le sait très bien, une grande partie de nos médicaments viennent de là. Mais je suis toujours plus confortable quand c'est des adultes qui l'utilisent parce que c'est des médicaments qui sont moins régulés, moins testés. Moi, je déconseillerais aux parents de donner cela pour aussi les raisons générales qu'on peut endurer la toux. Sinon, je sais qu'il existe des pastilles de zinc. Les plus grands. Les pastilles de zinc étaient très la mode il y a une quinzaine, une vingtaine d'années. Je ne savais même pas que ça existait. En fait, le zinc, c'est un élément intéressant pour accompagner la malnutrition des enfants dans le monde. On s'est aperçus qu'à part l'anémie, la déficience en zinc, avec la déficience en fer, pouvait faire grossir des enfants même si on ne changeait pas tout à fait l'aspect calorique. Donc, le zinc, c'est important d'en donner pour la malnutrition. Malheureusement, c'est venu s'exporter pour des gens qui en avaient moins besoin. C'est souvent la même chose et on l'a étudié beaucoup. Il y a quelques études validées, j'ai vu chez Cochrane, qui montrent que le zinc pourrait diminuer non pas l'intensité des symptômes mais le nombre de jours de symptômes de rhume. On s'entend, on est dans quelque chose de relativement insignifiant dont on veut se priver de l'insignifiance. Donc, ce n'est pas beaucoup, mais si quelqu'un prenait des pastilles de zinc comme adolescent, je dirais, ou comme jeune adulte, pourquoi pas? Ça va peut-être juste suivre l'évolution de son rhume, en fait, qui va... La plupart du temps, c'est ce que je pense qu'il va se passer. J'ai déjà entendu que le goût était très métallique et très particulier. C'est dégueulasse. Donc, côté tolérance, c'est important. Ce n'est pas très bon, c'est pour ça que c'est... Depuis Harry Potter, il y a des adolescents qui mangent des trucs qui ne goûtent pas bon. Il y a des bonbons au vomi, toutes sortes de trucs. Donc, ça pourrait leur plaire. Ça goûte vraiment comme quand notre langue reste collée sur une balançoire l'hiver. Ce n'est pas un bon souvenir. Non, mais j'essaie de rappeler le goût aux auditeurs. Je sais qu'il y en a qui l'utilisent, mais ça n'a pas d'effet secondaire, je pense, pour les grands. En ce qui concerne l'équinacée, je ne sais pas. Ça, ça ne marche pas. Ça aussi, c'était une grande mode il y a 15-20 ans. Surtout en radio. Tout le monde a toujours le rhume. C'est une belle fleur. Laissons-la fleurir pour sa botte. Si on parle de mode, on a vu pendant plusieurs années aussi le Vicks être utilisé. J'ai vu quelques études qui regardaient ça et qui tentaient de... et qui montraient peut-être une certaine efficacité en termes de toux. L'odeur est magnifique. L'odeur est très intéressante. C'est du camphre, du menthol et de l'eucalyptus. C'est ça? C'est surtout le menthol et l'eucalyptus maintenant. Avant, il y avait des comprimés de camphre qu'on mettait dans le cou des enfants. À l'urgence de Sainte-Justine, dans les années 50-60, énormément d'intoxication au camphre. C'était fréquent. Maintenant, le camphre a été un peu tassé, mais il y a des habitudes de massage ou d'ambiance sonore... pas sonore, olfactive, pardon, avec le Vicks ou d'autres équivalents qui ont été prises par les parents. On a l'impression qu'on fait du bien. Effectivement, dans 30-40 % des cas, on est dans quelque chose qui fait ça. On est comme dans le « care ». Et si ça sent bon, pourquoi pas aussi. Mais il y a d'autres huiles essentielles maintenant qui sentent bon et qui peuvent distraire de l'odeur causée éventuellement par la maladie. On s'est aperçu, par exemple, que des diffuseurs de lavande faisaient dormir les enfants. Il y a donc quelques études randomisées autour de la lavande. Donc, ces odeurs-là, on peut s'en soucier sans nécessairement penser qu'il va y avoir des vertus thérapeutiques à quelque chose qui peut être irritant aussi quand c'est mis dans les humidificateurs. Justement, en parlant d'humidification, bien oui, des humidificateurs, soulever la tête des enfants pour un écoulement des sécrétions. Ce sont des petites mesures non pharmacologiques qu'on peut utiliser pour laisser les parents faire quelque chose sans nécessairement administrer des médicaments. Des oreillers. On est commandité par les oreillers, comme avec le miel, c'est ça? Donc, des oreillers. Merci beaucoup. On a fait un bon tour sur tout au niveau du nez et la gorge. Là, j'aimerais changer de système. Je vous amène plus vers le système gastro-intestinal. On voit parfois des gens qui viennent nous voir au comptoir, à la pharmacie.« Est-ce que je pourrais acheter du subsalicylate de bismuth? On part en voyage », par exemple. Qu'est-ce que vous... Ils le nomment souvent par la marque, qu'on ne nommera pas. (Rires) Ça améliore la beauté des selles. C'est tout. Il y a des études en prévention qui ont été faites, par exemple, en prévention de la diarrhée du voyageur, mais il faudrait apporter quasiment une valise. On sait maintenant le coût des valises supplémentaires de cette substance-là pour pouvoir prévenir. Oui, c'est ça, parce que c'est liquide. Non, non, mais ce n'est pas un carry-on, c'est liquide. En plus, donc, il faut l'apporter dans les valises. Donc, il vaut mieux transporter autre chose. Donc, ça prendrait des grandes quantités, ce n'est pas commode. Et puis, on a quand même une efficacité avec les antibiotiques, que ce soit en prévention chez les gens qui sont à risque, pas chez tout le monde, ou en traitement si on s'en va hors circuit et tout, en auto-administration. Maintenant, ça ne sert à rien dans la vie de tous les jours, mais effectivement, ça fait des plus beaux cacas. Toi, Pascal, avais-tu vu tes études? Oui, bien, en fait, en préparant cet épisode-là, j'ai redécouvert que ça avait été développé pour traiter les conséquences du choléra. Et donc, en fait, ça peut neutraliser certaines toxines produites par des bactéries, mais ça n'a pas d'interaction avec les virus qui sont définitivement les causes premières des diarrhées chez les enfants au Québec. Donc, c'est beaucoup moins pertinent pour nous, les diarrhées. Ici, par contre, peut-être que des familles nouvellement arrivées au Québec ont d'autres réflexes, et donc, il va falloir réexpliquer un petit peu que la donne a changé. Puis, est-ce qu'il y a des dangers d'utiliser le bismuth chez les enfants? Bien, c'est sûr que un subsalicylate, donc, il y a un dérivé d'Aspirine à l'intérieur. Et donc, il y a un risque théorique de syndrome de Reye. On pourrait faire un épisode au complet sur le syndrome de Reye. Et je suis assez vieux pour en avoir vu beaucoup. Bon, voilà. C'est formidable. Exactement ça. Mais donc, appelons ça un risque théorique, mais un risque théorique de quelque chose de grave pour un médicament dont on n'a probablement pas vraiment besoin. Et côté probiotiques pour des coliques, on nous demande souvent, « est-ce que je pourrais donner ça à mon enfant », Dr Chicoine? Alors, moi, je ne prescrirais pas ça à un enfant. Les probiotiques, c'est très, très difficile de reconnaître leur efficacité dans tel ou tel... Ça a été étudié pour tout. Pour l'autisme, comme pour la fibrose kystique et tout. Il y a beaucoup d'indications qui montrent que ça ne fonctionne pas. C'est encore un peu utilisé des fois en néonatologie. Encore là, c'est des bactéries vivantes. Alors, il y a des... C'est une chose spécifique, mais il y a quand même des bactéries secondaires à ça qui ont été décrites. C'est aussi utilisé parfois par des gastro-entérologues, par exemple pour l'Helicobacter pylori, pour accompagner un traitement médicamenteux. Maintenant, pour les coliques, c'est une question de principe général. Premièrement, qu'est-ce qu'une colique? En fait, c'est un pleur excessif. C'est un enfant qui pleure beaucoup. Pourquoi il pleure beaucoup? Ça va occuper 99 % de l'intention thérapeutique du parent ou du médecin. Pourquoi il pleure beaucoup? Parce que c'est son tempérament, parce qu'il y a des enfants, il y a à peu près 30 à 40 % des enfants qui pleurent beaucoup, qui sont plus difficiles à consoler et qui vont se calmer dans une voiture ou dans les bras parce qu'il a déjà eu des stress pendant la grossesse, parce que le tempérament, c'est un mélange de génétique et d'épigénétique. Est-ce que c'est un enfant pour qui il trouve la réponse à ses besoins? Est-ce qu'il est pris? Est-ce qu'il est regardé dans les yeux? Est-ce que ses parents sont toujours sur un téléphone portable? Est-ce qu'il y a du bruit dans la maison? Est-ce qu'il y a des conflits? Qu'est-ce qui explique ses pleurs excessives? Puis, qu'est-ce qui vous dit que ça vient du côlon pour colique? Alors, donc, il y a énormément de pratiques humaines d'accompagnement à la parentalité à mettre de l'avant pour que ces coliques-là qui apparaissent au bout de quelques semaines, et qui vont disparaître si l'enfant trouve réponse à ses besoins, puissent disparaître ou du moins s'amenuiser. Et ce n'est pas parce qu'un enfant crie qu'il exprime ses besoins qu'il faut nécessairement le faire taire. Ça, c'est une vieille conception pulsionnelle. L'enfant crie, donc, il faut qu'il a le droit de s'exprimer aussi. Effectivement, si on sent qu'il souffre, bien là, il y a des accompagnements à faire. Bien, des accompagnements humains dans la famille, mais aussi peut-être le faire examiner au cas où il y a une otite moyenne qu'on n'a pas dépistée, une infection urinaire, par exemple, ou une intolérance aux protéines bovines. Ce sont des éléments comme ça. Est-ce qu'il prend du poids et tout? Donc, c'est important. Je sais qu'on a un système de santé difficile, mais c'est important qu'une infirmière, une infirmière spécialisée, un médecin ou même une aide-soignante puissent essayer de comprendre ce bébé-là et comment il est au monde. Ce n'est pas facile, parce que ça s'exprime beaucoup à cet âge-là, ce n'est pas facile d'arriver dans le monde. Et un bébé est mis au monde à sa naissance, mais il est mis dans le monde vers l'âge de 3 mois. C'est vers l'âge de 3-4 mois où l'enfant va commencer à utiliser l'environnement pour se calmer lui-même. Mais avant 3 mois, il a ce qu'on appelait traditionnellement des coliques. Alors, je pense qu'il faut revoir l'idée de colique avec la théorie de l'attachement. Tout à fait. Il faut se poser des bonnes questions avant de donner un produit homéopathique. Parce qu'elle rit de moi, parce que je viens de faire du Jean-François Chicoine. Si je veux continuer à entendre Jean-François Chicoine, j'imagine que vous avez une opinion aussi forte envers l'homéopathie. Une expertise envers l'homéopathie. On est prêt à écouter votre expertise. L'homéopathie, on s'entend, c'est le marketing de l'effet placebo. Ce n'est pas un effet placebo, parce que l'effet placebo est quelque chose que tout un chacun peut vivre à partir du moment où une pratique quelconque non prouvée nous fait du bien ou améliore notre santé. On dit que l'effet placebo, qui a été inventé par les Égyptiens aussi, 30-40 % des médicaments, s'ils sont bien emballés, s'ils sont donnés par la bonne personne, si c'est vous deux, Émilie et Pascal, qui me donnez quelque chose pour me calmer, je vais plus vous croire que si quelqu'un d'autre me le dit. Alors, on imagine pour le marketing à quel point c'est super intéressant. Et surtout, quand vous êtes capable de conquérir des pharmaciens, des médecins, des médecins dits homéopathes et tout. L'homéopathie, on s'entend, je ne vais pas revenir sur la façon dont c'est fabriqué, les gens peuvent regarder, donc c'est une substance qui existe mais qui est diluée une fois, deux fois, trois fois jusqu'à une certaine concentration, ce qui est écrit sur la petite boîte, j'en mange et tout, et qui contient finalement rien. Qui contient strictement rien, il n'y a pas de médicaments, si on dose là-dedans ou de plantes, il n'y a rien. Il y a des principes physico-chimiques qui ont été mis de l'avant, des fausses publications qui ont donné lieu à des grands problèmes, et très clairement, au niveau scientifique, toute la communauté scientifique dans le monde s'entend pour dire que ça ne contient rien. Alors quelqu'un, un parent qui donne de l'homéopathie, je vois comme médecin déjà sa détresse, il y a quelque chose d'autre à faire. Et un médecin ou un professionnel de la santé, que ce soit un médecin ou un pharmacien, d'ailleurs il y a le tiers des pharmacies qui refusent de vendre de l'homéopathie, par exemple au Québec, alors qu'il s'en vend beaucoup plus en Europe, ça vient d'Europe aussi beaucoup, Hahnemann séduisait les bourgeois européens qui venaient d'Allemagne, à Paris, avec ce médicament-là, qui faisait du bien à l'anxiété, à la détresse, mais reste quand même que si quelqu'un prescrit ça comme professionnel, pour moi il ne fait pas un acte qui est répréhensible d'un point de vue corporatif, mais il ne fait certainement pas un bon accompagnement thérapeutique. Ce n'est pas« je vais me méfier moi de ce médecin-là, de ce pédiatre-là, ou de ce pharmacien-là », parce que je me dis, mon Dieu, il est bien dépossédé de ses moyens, il y a autre chose à faire, surtout pour protéger un petit bébé ou un enfant, puis pour protéger la liberté de conscience de l'autre. Il n'y a pas de différence pour moi entre une secte qui va investir psychiquement des gens et un milieu coercitif, parapharmaceutique, qui va investir par des pilules les gens. Alors pour moi, c'est le contrôle de l'autre, et pour moi, c'est vraiment pas la meilleure raison de vivre, et comme personne, et comme professionnel. Donc, l'homéopathie, pour terminer ma grande phrase, pour les coliques ou pour quoi que ce soit d'autre, pour moi, ça n'existe pas, et ça me fait de la peine, toujours, quand je vois des familles qui sont obligées de donner ces petites gouttes-là inutiles. Et coûteuses. Et coûteuses. Moi, c'est surtout ça. Je ne sais pas, ça coûte combien des granules? Ça ne coûte pas rien, puis scientifiquement, il n'y a pas de base à leur efficacité, et donc, oui, il n'est pas censé y avoir grands effets secondaires, comme il n'y a pas de principe actif à l'intérieur, mais il y a de l'argent qui est dépensé là-dedans, et parfois, on assiste à cause des allégations de certains de ces produits-là, à des retards de consultation, parce qu'ils se convainquent que mon homéopathie va fonctionner, puis le médecin, il ne va pas être d'accord, donc je vais le garder pour moi, etc. Et donc, ça, c'est des situations un peu tristes. Merci beaucoup. C'est très intéressant, ce que vous dites. Il nous reste un peu moins que dix minutes, donc on va étendre spécialement cet épisode. Même si c'est intéressant, ce qu'on dit, il nous reste un peu moins de dix minutes. Un peu moins de dix minutes, malheureusement. Je vais vous emmener sur les vitam- Pour vrai, ça serait le fun que cette conversation-là dure des heures, mais je vais vous emmener sur les vitamines. Je ne sais pas si... je me fais poser la question des fois,« Ah, est-ce que mon enfant de quatre ans, je pourrais lui donner une multivitamine? Ah, de la vitamine D, de la vitamine C? » Comment on se retrouve un peu avec ces belles vitamines? Au Québec, la très grande majorité des enfants n'ont pas besoin de vitamines, parce qu'ils ont une alimentation correcte et variée. Après ça, est-ce que les vitamines prises en quantité telles que sur les emballages, etc., peuvent avoir des gros effets secondaires? Non, mais moi, je trouve que ce qui peut être plus mélangeant pour l'enfant, c'est le fait que souvent, les petites vitamines croquables ou en gummies sont à moitié plus associées à un bonbon qu'à un médicament. Et donc, là, la frontière entre ce qu'est un bonbon et un médicament commence à disparaître. Et c'est là où, justement, un enfant pourrait plus être intéressé à peut-être essayer d'autres médicaments juste pour voir, etc., puis il y a certaines intoxications qui peuvent arriver comme ça. Et donc, ce n'est pas quelque chose que j'encourage. Ah, il vaut mieux faire une visite au marché, augmenter la consommation de fruits et légumes. Je sais que c'est comme une évidence, ce que je viens de dire, mais il vaut mieux utiliser l'environnement pour bien nourrir les enfants. Très clairement, en accord avec ce que dit mon collègue, la très grande majorité des enfants n'ont pas besoin de supplémentations vitaminiques au Québec. Il m'arrive, moi, d'en donner pour ceux que je reçois en malnutrition. Ils ont une malnutrition calorique, ils en ont souvent à faire [?]. Donc là, globalement, pour six mois, un an, on accompagne. J'ai déjà vu des déficiences en vitamine A avec des effets sur les yeux. Pas du Québec. Des déficiences en vitamines B, aussi, avec des effets importants. Et des effets en vitamine C, malheureusement, je n'ai jamais vu de scorbut. Ah, j'en ai vu deux, une fois. Ah, c'est bien. Moi, j'en ai vu dans les livres d'histoire. Donc, très clairement, ces vitamines-là, on les retrouve dans l'alimentation. Vous avez déjà vu du rachitisme pour la déficience en vitamine A? Beaucoup. Et puis, il y avait plein de rachitisme au Québec, surtout dans les années 50, parce que la vitamine D n'était pas rajoutée aux différents produits nutraceutiques, qu'on dit. C'est ça. Donc, évidemment, le fait de rajouter de la vitamine D dans le lait a sauvé du rachitisme beaucoup, beaucoup, beaucoup, beaucoup d'enfants. Il y avait aussi des équivalents, mais qui n'étaient pas bons, comme l'huile de foie de morue et tout. Mais la vitamine D, on ne la trouve pas facilement, autrement. Donc, cette vitamine D, là, c'est hyper important qu'elle se retrouve dans des produits couramment consommés. Et j'en ai vu beaucoup plus jeunes. Il y en avait beaucoup au Québec. J'en ai vu beaucoup dans le monde. J'en ai vu beaucoup, même, en Europe occidentale, où les nutraceutiques n'existaient pas. Aussi, il fallait donner des suppléments de vitamine D durant l'hiver. J'allais nommer la marque, mais je sais qu'on n'est pas commandité. Alors, je ne la nommerai pas. Donc, du rachitisme, il y en a. On en trouve ici aussi. Il y en a aussi chez des enfants qui ne prendraient pas de produits laitiers ou qui mangeraient une diète très extrême, pas vraiment adaptée à eux, surtout avant l'âge de 2-3 ans. Alors, oui, ça existe. Donc, ces enfants-là, naturellement, ils vont répondre à des injections de vitamine D et à du calcium. Maintenant, la vitamine D, c'est une autre sorte de vitamine. Alors, quand on parle, donc, des vitamines ou des suppléments vitaminiques, on ne dit pas tout sur la vitamine D. Parce que c'est compliqué de trouver quelle dose de vitamine D. Chaque année, on change. Donc, 400 unités internationales pour les bébés à l'été. Ceux qui sont déjà aux préparations commerciales ont leur dose de vitamine D. Mais maintenant, une fois que ceci est terminé, combien de vitamine D on donne à un enfant qui grandit? Est-ce que c'est 400 unités? Est-ce que c'est 800 unités? Pour prévenir le rachitisme, oui, mais si on donne 1 200 unités ou encore, comme on en donne un peu plus des fois dans le Grand Nord du Québec, est-ce qu'on est en train de prévenir aussi d'autres formes de maladies? Les maladies immunitaires, le cancer et tout, c'est très compliqué. On s'entend tous pour dire qu'on a besoin d'un supplément de vitamine D et que les enfants peuvent en recevoir tous les jours ou par semaine ou par mois, selon la prescription et surtout qu'ils ne sortent pas nécessairement beaucoup dehors. Les dernières études de l'Institut de statistique du Québec montrent que le trois quart des enfants montréalais ne jouent pas dehors l'hiver. Le trois quart. C'est beaucoup. C'est énormément. Donc, ils ne vont pas dehors ou ils sont conduits par autobus scolaire. Ça nous prend normalement à peu près une demi-heure d'exposition des surfaces, mais encore là, qu'est-ce qu'il reste comme surface? Si on a des bonnes mitaines, il n'y a pas de surface, il n'y a pas de joues et si on a un masque anti-COVID, il ne reste pas grand-chose pour la vitamine D. C'est quelque chose qui doit s'ajuster selon moi, selon les patients, les familles, qui doit se discuter aussi. Ce qui est rassurant, c'est qu'on en trouve dans les produits laitiers courants. As-tu des choses à ajouter sur ça? Non, je suis entièrement d'accord pour ce qui est de l'administration de vitamine D, particulièrement chez les nourrissons et chez les jeunes enfants. Ça, c'est quand même beaucoup plus nécessaire et pertinent que toutes les multivitamines qu'on peut trouver aussi appétissantes soient-elles. Parfait. Merci beaucoup. Pour conclure, on pourrait finir avec la catégorie douleur et confort. On pourrait parler de nos analgésiques comme l'acétaminophène et l'ibuprofène. Je ne sais pas si, Pascal, tu veux dire un mot rapide sur ces molécules. L'acétaminophène et l'ibuprofène fonctionnent pour réduire la douleur. Et en fait, ce sont donc des médicaments qui peuvent être utilisés même dans le rhume et la toux, parce qu'on peut avoir un bon inconfort causé par la toux, etc. Donc à ne pas oublier que dans l'arsenal des produits qui fonctionnent. On se rappelle que l'ibuprofène devrait être administré à partir de l'âge de six mois à moins de l'avis d'un médecin ou d'un professionnel de la santé. L'ibuprofène au Canada n'est pas nécessairement contre-indiquée chez les moins de six mois, sauf qu'il faut vraiment s'assurer que l'enfant ne serait pas déshydraté. Donc, ce sont des conditions un petit peu difficiles à dire pour un jeune enfant comme ça. Donc, ça ne devrait pas être tenté à la maison sans avis professionnel. Surtout que l'acétaminophène rend service. Ça fonctionne très bien. Avais-tu quelque chose à ajouter? Non, non. Ça m'a fait plaisir de marcher dans ta pharmacie virtuelle. En tout cas, moi, je tiens juste à dire qu'il reste des produits dont on n'a pas parlé. Donc, qui sait, peut-être une autre fois. On pourrait se réinviter. On voudrait se réinviter. Oui, parce qu'on se dispute plus dans la vie qu'ici. Oui, oui, on réussit à se bien se tenir. Parfait. Merci beaucoup d'avoir été avec moi pour ce dernier épisode de l'année 2024. Merci. À tous mes auditeurs, je vous invite à aller écouter les autres épisodes, à aller aimer les pages et à partager. Et encore une fois, il y a le petit sondage pour m'encourager. Donc, joyeuses fêtes et à la prochaine! Merci, et nous, on t'encourage. Félicitations, miligrammes par kilo! 10 épisodes! Yay!